Table des matières
Table des matières

Le présent chapitre traite des éléments essentiels du suivi d’une intervention (un projet/programme et/ou une stratégie ou une politique). Il présente la théorie du changement et la matrice des résultats de l’OIM, et décrit les types de suivi de base, y compris le suivi des activités, des résultats et des risques, le suivi financier et d’autres types de suivi. Il aborde également la gestion et le suivi à distance et le suivi par un tiers, et explique comment les différents éléments de suivi s’assemblent pour former un plan de suivi et d’évaluation général et, enfin, s’intéresse au suivi et à l’établissement de rapports sur les résultats.

Comment effectuer un suivi : aperçu

Une conception de projet solide pose les fondements d’un suivi réussi. La phase d’élaboration de la proposition énonce clairement les résultats escomptés d’une intervention, la manière de les atteindre, et la façon de mesurer les progrès. Les modules 1 (Conceptualisation), 2 (Élaboration d’une proposition) et 4 (Gestion et suivi du projet) du Manuel des projets de l’OIM donnent un aperçu de ce processus et montrent comment jeter les bases d’un suivi réussi.

Ce chapitre développe les principaux points mentionnés dans le Manuel des projets de l’OIM, qu’il complète par des orientations techniques, introduit de nouveaux concepts, tels que la théorie du changement. Il porte essentiellement sur le suivi d’un projet ou d’un programme et montre également que les principes régissant le suivi d’un projet ou d’un programme sont applicables au suivi d’une stratégie et/ou d’une politique. Si de nombreux concepts abordés ici sont importants à la fois pour le suivi et pour l’évaluation − tels que l’élaboration d’une théorie du changement, la matrice des résultats de l’OIM, les thèmes transversaux de l’OIM, la gestion à distance et l’élaboration d’un plan de suivi et d’évaluation −, la conduite d’une évaluation à l’OIM est traitée en détail au chapitre 5 des Lignes directrices de l’OIM relatives au suivi et à l’évaluation. L’OIM se concentre sur quatre domaines clés pour le suivi : a) les activités, b) les résultats, c) les budgets et les dépenses, et d) les risques.

Théorie du programme

Il existe plusieurs définitions de la théorie du programme, mais la présente section traite plus particulièrement des approches les plus adaptées au contexte opérationnel de l’OIM.Ce chapitre est fondé, entre autres, sur les définitions et concepts énoncés dans BetterEvaluation, s.d., qui sont considérés comme les plus adaptés au contexte de l’OIM.  La théorie du programme est un aspect central de la conception de la mise en œuvre, qui explique comment une intervention (projet/programme, stratégie et politique) est censée contribuer à une chaîne de résultats.Adapté de Rogers, s.d. . Il s’agit d’une représentation de toutes les composantes nécessaires pour susciter un changement ou obtenir des résultats de niveau supérieur. Elle est généralement formulée au stade de l’élaboration d’une proposition.Ibid.

La théorie du programme est un processus de réflexion logique sur la manière d’aborder une situation et d’y répondre par une intervention. Elle peut donc fournir un cadre conceptuel pour le suivi et pour l’évaluation.

Il existe différents types de théories du programme, y compris le modèle logique, la logique d’intervention, le modèle causal, la chaîne de résultats et la théorie du changement. Le présent chapitre présente deux approches complémentaires qui sont pertinentes pour les interventions de l’OIM : a) la théorie du changement et b) et le cadre logique, représenté à l’OIM par la matrice des résultats.

Si ces approches indiquent toutes deux comment une intervention conduit à des résultats, chacune vise toutefois un objectif légèrement différent.

RESSOURCES

BetterEvaluation

s.d. Page d’accueil.

Rogers, P.

s.d. Développer la théorie du programme/la théorie du changement (en anglais). BetterEvaluation.

Théorie du changement
Qu’est-ce que la théorie du changement?

Une formulation claire des résultats escomptés ou du changement souhaité au titre d’une intervention constitue le fondement du suivi et de l’évaluation. Il est nécessaire d’identifier ce qui nécessite un changement, ce à quoi ressemble le changement attendu et, enfin, comment celui-ci peut être atteint grâce aux interventions de l’OIM. La théorie du changement est utile à cet égard. Bien qu’il existe de nombreuses définitions, la présente section est centrée sur les approches pertinentes pour le contexte de l’OIM.Pour des exemples des différentes formes de théorie du changement, voir Center for Theory of Change, s.d.a

La théorie du changement peut être considérée comme un outil ou une méthodologie permettant de déterminer la séquence logique d’une intervention, des activités aux résultats et de montrer les multiples voies qui mènent au changement, y compris celles qui sont sans lien avec l’intervention planifiée. Elle peut également être considérée comme un processus de réflexion approfondie et un dialogue entre le personnel et les parties prenantes, reflétant les valeurs et la philosophie du changement qui rendent plus explicites les hypothèses sous-jacentes du comment et du pourquoi un changement se produit par suite d’une intervention. Dans le meilleur des cas, la théorie du changement est une combinaison de ces deux points de vue.

Le plus souvent, elle est définie comme illustrant le lien entre activités, produits, effets directs et objectifs, et créant une chaîne de résultats dite voie du changement ou voie causale. Une voie causale est le processus de cartographie étape par étape permettant de déterminer tous les préalables requis pour atteindre un changement souhaité. Il s’agit essentiellement d’un exposé complet de la façon dont, et des raisons pour lesquelles, un changement souhaité se produit dans un contexte spécifiqu.Center for Theory of Change, s.d.b. . Certaines composantes de base d’une théorie de changement englobent souvent une analyse générale de la manière dont un changement est censé se produire sous l’angle d’un domaine thématique spécifique, une définition d’une voie particulière à cet effet, et un cadre d’évaluation destiné à vérifier à la fois cette voie et les hypothèses formulées sur la manière dont se produit le changement.Stein et Valters, 2012.

 

Qu’est-ce que la théorie du changement ?Cette définition est adaptée par l’OIM de Center for Theory of Change, n.d.c.

La théorie du changement décrit comment et pourquoi un changement souhaité est censé se produire dans un contexte donné.

En particulier il définit ce qui est fait dans le cadre d’une intervention ou d’une initiative de changement (ses activités) et comment ces actions conduisent à des résultats (produits, effets directs, objectifs).

De la sorte, la théorie du changement formule des hypothèses sur la manière dont un changement se produit, en expliquant les articulations entre une intervention et son effet. Ce faisant, elle fait apparaitre la logique et la justification de l’intervention et formule les hypothèses qui sous tendent l’approche (voies multiples).

 

Une théorie du changement peut être considérée comme le produit d’une série d’exercices de réflexion critique qui permettent de donner une image complète des différents niveaux de changement attendu grâce à une intervention, au stade de son élaboration, durant la mise en œuvre et après son achèvement.

 

RESSOURCES

Center for Theory of Change (Centre pour la théorie du changement)

s.d.a Theory of Change examples.

s.d.b What is theory of change?

s.d.c Home page.

Stein, D. et C. Valters

2012 Understanding theory of change in international development. Justice and Security Research Programme (JSRP) Paper 1. JSRP et The Asia Foundation.

    Quand utiliser une théorie du changement

    Le recours à une théorie du changement est de plus en plus courant, quel que soit le type d’intervention. Elle peut s’appliquer à la conception, au suivi ainsi qu’à l’évaluation de différents types d’intervention, et elle est particulièrement indiquée pour mesurer la complexité d’une transformation et d’un changement. Parce qu’une théorie du changement reconnaît que celui-ci n’est pas linéaire, mais dynamique et complexe, elle tente souvent d’exprimer des changements sociaux, politiques et communautaires ainsi que des initiatives d’autonomisation. Une théorie du changement est une approche axée sur le processus pouvant être utilisée pour analyser les corrélations et/ou interactions à l’intérieur des systèmes complexes dans lesquels interviennent l’OIM, ses partenaires et ses alliés. Un tel processus permet de s’orienter dans des environnements imprévisibles et complexes ainsi que de suivre et d’évaluer les changements survenant dans le système auxquels une intervention peut contribuer.

      Comment élaborer une théorie du changement

      Il est important de noter que différents termes peuvent s’appliquer lors de la définition des multiples voies de changement, tels que : a) objectifs, effets directs et produits; b) effets directs à long terme, à moyen terme et à court terme ; ou c) effets directs et conditions préalables. Dans la présente section, nous emploierons les termes objectifs, effets directs, produits et activités dans un souci de conformité avec la terminologie du suivi et de l’évaluation de l’OIM et afin d’élaborer ou de compléter les matrices des résultats de l’OIM.

      La théorie du changement est un cadre d’orientation pour toutes les étapes de la réflexion, de l’action et de la recherche de sens pour les interventions concernant des processus de changement social et/ou politique.

      Représentation graphique

      Pour représenter graphiquement une théorie du changement, les diagrammes auront généralement une structure souple et pourront être simples ou complexes, verticaux, horizontaux ou circulaires.

       

      La représentation graphique de la théorie du changement permet de cartographier de multiples voies causales pour identifier celle qui est la plus réalisable pour une intervention donnée. Elle présente aussi l’avantage de rendre les liens de causalité plus compréhensibles et immédiatement visibles. Elle permet de comparer les différentes voies et d’identifier les hypothèses implicites.Pour des exemples de différentes formes de théories du changement, voir la figure 3.1, et dans Center for Theory of Change, s.d.a.

      Approche participative

      Le processus d’élaboration de la théorie du changement doit être participatif et collaboratif et associer les principales parties prenantes, ainsi que les bénéficiaires ou les personnes auxquelles l’Organisation tente de prêter assistance et/ou les populations touchées, dont les différents points de vue peuvent permettre de définir les contours d’un changement escompté à l’intérieur d’un domaine thématique particulier.Aux fins des Lignes directrices de l’OIM relatives au suivi et à l’évaluation, l’OIM utilise la définition des bénéficiaires et des personnes auxquelles l’Organisation tente de prêter assistance proposée par le CAD de l’OCDE, à savoir : les « individus, les groupes ou les organisations qui bénéficient de l’intervention de développement, directement ou non, intentionnellement ou non. D’autres termes peuvent être employés, comme « détenteurs de droits » ou « personnes affectées ». Voir OCDE, 2019, p. 7. L’expression bénéficiaire(s) ou personnes auxquelles tente de prêter assistance sera régulièrement employée tout au long des Lignes directrices de l’OIM relatives au suivi et à l’évaluation et se réfère à la définition mentionnée ci-dessus, y compris lorsqu’il est question du contexte humanitaire. Leur participation peut aussi permettre d’identifier les hypothèses qui sous tendent l’explication du pourquoi d’un changement précis.

      Participatory approach

      Voies de changement multiples

      Une théorie du changement reconnaît que le changement est dynamique et complexe et qu’il peut révéler de multiples voies pour y parvenir (voir la figure 3.2 où chaque couleur des flèches représente une voie différente). Le processus d’élaboration d’une théorie du changement permet de révéler ces multiples voies de changement.

      Un problème qui se pose couramment quand on recourt à une théorie du changement tient à l’absence de « théorie » et/ou à la faiblesse de la théorie utilisée. Par exemple, les théories faibles n’expliquent pas comment le changement est censé se produire ni n’énoncent/établissent clairement les hypothèses. Il est important de s’assurer que la théorie du changement énonce réellement une théorie logique, explicitant les mécanismes causaux implicites et complétant la représentation graphique.

      En élaborant une théorie du changement valide et pertinente, les responsables de la mise en œuvre peuvent s’assurer que leurs interventions correspondront à des activités appropriées sous l’angle des résultats souhaités et réalistes. De la sorte, les interventions sont plus faciles à suivre, à évaluer, à transposer à l’échelle voulue et à pérenniser, car chaque étape − des idées et des hypothèses sous jacentes aux résultats voulus en passant par les ressources nécessaires − est clairement formulée dans la théorie. Une théorie du changement bien formulée peut aussi promouvoir une conception commune de l’intervention parmi tous les acteurs associés à sa mise en œuvre, facilitant ainsi une approche cohérente et commune.

      Le processus d’élaboration d’une théorie du changement peut permettre d’identifier si, et à quel stade ou niveau, les hypothèses, les raccourcis logiques ou les étapes manquantes dans le processus de changement se confirment. L’élaboration d’une théorie du changement est un bon moyen de poser de nouvelles questions, comme suit :

      a) Pourquoi un changement particulier est-il attendu ?

      b) Quels éléments d’information confirment que le changement escompté se produira ou s’est produit?

      c) Quels raccourcis logiques sont pris?

      d) Quelles hypothèses sont formulées?

      Lors de l’élaboration d’une théorie du changement, il est important d’en saisir la finalité. Une théorie du changement peut être appliquée à différents niveaux, allant de la conception du monde, de stratégies et de politiques aux projets ou programmes en passant par les activités. Par exemple, une conception du monde peut aider à préciser la théorie politique et sociale qui sous-tend la réflexion d’une personne. Une théorie du changement organisationnelle peut aider à éclairer la vision, la mission et les valeurs dont l’organisation a besoin pour contribuer au changement social. Quant aux théories du changement politiques, elles peuvent aider à identifier la manière dont une organisation s’attend à ce que le changement évolue dans un secteur donné et comment elle y contribue.

      Les spécialistes ne se sont pas mis d’accord sur une définition générale de la théorie du changement ni sur une méthodologie applicable à son élaboration, si bien que les donateurs peuvent suivre différentes approches pour rédiger une théorie du changement. Par exemple, l’approche du Ministère des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement du Royaume-Uni est très différente de celle de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) ou de l’Union européenne.Le Ministère des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement du Royaume-Uni est anciennement le Ministère du Développement international (DFID) Tandis que l’approche du Ministère des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement du Royaume-Uni s’inspire encore largement de l’approche du cadre logique (examen des contributions, des produits, des effets directs et de l’impact), USAID pour sa part met l’accent sur la possibilité de voies multiples pouvant mener au changement, tout en soulignant l’importance des hypothèses sous-jacentes tout au long du processus. Les figures suivantes illustrent ces deux approches différentes :

      Source: Vogel et Stephenson, 2012

      Note: Le Ministère des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement du Royaume-Uni est anciennement le Ministère du développement international (DFID).

      Source: Kedzia, 2018

      Quelle que soit la façon dont les différentes parties prenantes abordent une théorie du changement, elles ont toutes un point commun : elles permettent de définir comment, pourquoi et dans quelles conditions un changement est censé se produire dans un contexte spécifique. Bien qu’il n’existe aucune approche normalisée de l’élaboration d’une théorie du changement, la section suivante présente une formule qui peut s’appliquer dans la plupart des contextes et qui est couramment utilisée par USAID pour mesurer le changement social et comportemental.

       

      RESSOURCES

      Center for Theory of Change

      s.d.a. Exemples de théorie du changement (en anglais).

      Kedzia, K.

      2018 Theory of change: It’s easier than you think. USAID Learning Lab, 13 mars.

      Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)

      2019 Des critères améliorés pour des évaluations meilleures : Critères d’évaluation révisés et actualisés. Réseau du CAD de l’OCDE sur l’évaluation du développement.

      Vogel, I. et Z. Stephenson

      2012 Appendix 3: Examples of theories of change. FCDO, Londres.

        Comment élaborer une théorie du changement en utilisant la formule « Si, alors, car »

        Si les théories du changement peuvent être illustrées de diverses façons, la logique de la chaîne de résultats, ou voie causale, peut être testée à l’aide de la formule « Si, alors, car ». En d’autres termes, elle permet de révéler des hypothèses « testées » par des actions/activités, tandis que les hypothèses jouent un rôle central dans l’élaboration de la théorie du changement.

        Chaque mesure prise, depuis l’objectif général de l’intervention à chacune de ses activités, repose sur une théorie du changement qui explique et énonce les corrélations logiques (ou les différentes voies) entre les résultats de niveau inférieur, tels que les produits et les effets directs, et entre les résultats de niveau supérieur, tels que les effets directs et les objectifs.

        Lors de la conception d’une intervention, les raccourcis et lacunes logiques constituent une difficulté commune. Il y a souvent un écart entre une analyse solide du problème et des activités apparemment sans rapport avec elle, avec des liens faibles et/ou des hypothèses entre les objectifs, les effets directs, les produits et les activités. En faisant ressortir les hypothèses sous-jacentes, la théorie du changement constitue un pont entre l’analyse et l’élaboration des programmes.

        En général, une théorie du changement peut être énoncée à l’aide de la formule « Si X, alors Y, car Z», c’est-à-dire « Si l’action X se produit, alors le résultat Y se produira, en raison des ou de l’hypothèse(s) Z». Ce processus de mise en évidence des hypothèses sous-jacentes permet à la fois de repérer les raccourcis logiques et d’identifier les principales étapes manquantes dans le processus de changement.

        La section suivante est consacrée à l’une des nombreuses voies possibles illustrant l’application de la formule « Si, alors, car », étant entendu que cet exercice peut être répété pour de nombreuses voies différentes et pour différents niveaux.

         

        EXEMPLE

        Les éléments suivants développent cet exemple en identifiant les hypothèses qui ont potentiellement émergé grâce à ce processus pour cette voie en particulier, jusqu’au niveau des produits. Étant donné que de multiples voies peuvent exister pour chaque niveau, cet exercice peut être réalisé pour chacune d’elles.

        • Voies multiples : Au cours du processus d’identification des multiples voies, il est important de noter que toutes ne peuvent pas être mises en œuvre par l’OIM, et que certaines peuvent être mises en œuvre par des acteurs autres que l’OIM et hors du contrôle de l’OIM.
        Objectifs : Contribuer à la stabilité et à la sécurité et poser les bases du développement politique et social dans des communautés exposées au risque de conflits dans le pays X.
        Théorie du changement au niveau des objectifs

        Si les relations entre les autorités locales et les communautés exposées au conflit dans la zone Y du pays X sont renforcées, alors la stabilité, la sécurité et les bases du développement politique et social dans les communautés exposées au conflit du pays X seront soutenus, car :

        • Les relations entre les autorités locales et les communautés exposées au conflit sont faibles;
        • Le manque d’attention des autorités locales pour les besoins des communautés exposées au conflit a nui à leurs relations ;
        • L’affaiblissement des relations entre les autorités locales et les communautés exposées au conflit peut être l’une des causes du conflit ;
        • Le manque d’attention de la part des autorités locales concernant les besoins des communautés exposées au conflit est l’une des causes de l’instabilité et de l’insécurité, entravant ainsi le développement sociopolitique de la région ;
        •  Autres.
        • Voies multiples : Avec chaque résultat formulé au niveau des effets directs, un énoncé de type «Si, alors, car » est fait qui permet aux hypothèses d’émerger au niveau des objectifs de la théorie du changement.
        Théorie du changement au niveau des effets directs

        Si l’accès aux moyens de subsistance des communautés exposées au conflit dans le pays X est amélioré, alors les relations entre les autorités locales et les communautés de la zone Y du pays X sont renforcées, car :

        • Les populations considèrent que le gouvernement répond à leurs besoins;
        • Les zones ciblées ne reçoivent pas de services de qualité de la part du gouvernement;
        • Les zones ciblées sont traditionnellement négligées;
        • Si la population est reconnaissante et apprécie les autorités locales, il y a plus de chances qu’elle voie d’un bon œil les services fournis par ces dernières, ce qui peut déboucher sur une amélioration de leurs relations;
        • Autres.
        • Voies multiples : Avec chaque résultat formulé au niveau du produit, un énoncé du type « Si, alors, car » est fait qui permet aux hypothèses d’émerger au niveau des effets directs de la théorie du changement
        Théorie du changement au niveau des produits

        Si les compétences professionnelles des bénéficiaires des communautés exposées au conflit du pays X sont développées/renforcées, alors leur accès aux moyens de subsistance augmentera car :

        • L’amélioration des compétences professionnelles peut augmenter les chances des bénéficiaires de trouver un emploi ;
        • Les capacités sont en adéquation avec les possibilités dans les zones cibles;
        • Des possibilités existent dans la région ;
        • Le gouvernement local et les ministères compétents continuent d’apporter leur soutien ;
        • Le gouvernement local et les ministères compétents s’approprient l’activité et fournissent un suivi aux bénéficiaires;
        • Autres.
        • Voies multiples : Avec chaque résultat formulé au niveau de l’activité, un énoncé du type « Si, alors, car est fait qui permet aux hypothèses d’émerger au niveau des produits de la théorie du changement.
        D’autres exemples d’hypothèses émergeant des théories du changement donnant lieu à des voies multiples figurent dans le resources énumérées à la fin de la présente section.

         

          Comment examiner une théorie du changement appliquant la formule « Si, alors, car »

          Lors de l’examen d’une théorie du changement, on peut se concentrer sur les liens que cette dernière tente d’établir. La liste de vérification suivante contient cinq questions simples pouvant faciliter le processus d’examen :

          a) L’action (X) et le résultat (Y) sont-ils tous deux clairement formulés? L’approche suivie est elle claire ? Concernant le résultat, il faut s’assurer que les termes utilisés sont clairs. Se demander si les résultats sont mesurables et, dans l’affirmative, quelle serait la bonne source pour le vérifier. Comment suivre cela et comment atteindre les sources de vérification ?

          b) Le résultat est-il réaliste et atteignable au regard de l’ampleur de l’action, des ressources et du calendrier? Tenter de déterminer si les résultats sont proportionnels à l’ampleur et à la portée de l’action. Le résultat est-il observable ? Est-il immédiat, intermédiaire ou à long terme ? Comment sera-t-il mesuré ? Existe-t-il des raccourcis et/ou des lacunes logiques entre une action modeste et un résultat ambitieux ?

          c) Les hypothèses expliquent-elles en quoi l’approche est appropriée ? Une hypothèse forte peut dire pourquoi l’approche choisie doit produire le résultat/changement escompté. Cela reflète l’analyse du problème de l’intervention.

          d) Les conditions préalables nécessaires au succès sont-elles comprises dans les hypothèses? Les hypothèses ciblant les conditions préalables nécessaires reflètent principalement les conditions échappant au contrôle de l’intervention qui sont jugées nécessaires pour atteindre des résultats, mais elles n’expliquent pas comment/pourquoi le changement se produira. Cela peut être considéré comme étant lié à la réflexion sur le risque. Afin d’identifier de telles hypothèses, il est utile de se demander où pourrait se trouver la faille en cas d’échec de l’intervention.

          e) La théorie du changement fait-elle sens si elle est inversée ?

          Il a été montré plus haute que les théories du changement peuvent être appliquées à une activité, un projet, un programme, une stratégie ou une politique. La figure ci-après illustre la manière d’examiner une théorie du changement à tous les niveaux en appliquant à chacun d’entre eux la formule « Si X, alors Y, car Z ». Lorsque cette formule est appliquée, l’énoncé « Si » de la théorie de niveau supérieur devient l’énoncé « alors » de la théorie du changement de niveau inférieur, signifiant que pour chaque énoncé, l’action/intervention de la théorie du changement de niveau supérieur doit correspondre au résultat/changement souhaité de la théorie de changement de niveau inférieur.

          EXEMPLE

          Figure 3.8 applies this method of ToC review to the above example:

          INFORMATION - Comment procéder au suivi d’une théorie du changement « Si, alors, car »

          Suivi des énoncés SI : Inclure dans les outils de collecte de données des questions qui se rapportent directement à l’énoncé « Si ».

          Exemple de théorie du changement au niveau des produits :

          • Si l’accès aux moyens de subsistance des communautés exposées au risque de conflit dans le pays X est amélioré

            — Les connaissances et les compétences professionnelles se sont-elles accrues ? (Déterminer s’il y a augmentation des connaissances au moyen du test réalisé avant/après la formation ; réaction des bénéficiaires) ;

            — Les bénéficiaires utilisent-ils les connaissances et les compétences professionnelles acquises ? Si oui, comment ? Si non, pourquoi (rédiger un enseignement à tirer) ?

          Suivi des énoncés « Alors » : Inclure dans les outils de collecte de données des questions qui se rapportent directement à l’énoncé « Alors ».

          Exemple de théorie du changement au niveau des produits :

          • Alors leur accès aux moyens de subsistance s’améliorera

            — Les moyens de subsistance des bénéficiaires cibles ont-ils augmenté ?

            — Si oui, est-ce dû à l’intervention ? Si non, pourquoi ? (Rédiger un enseignement à tirer)

          Suivi des énoncés « Car » : Inclure dans les outils de collecte de données des qui se rapportent directement à l’énoncé « Car ».

          Exemple de théorie du changement au niveau des produits :

          • Car l’amélioration des compétences professionnelles peut accroître les chances des bénéficiaires de trouver un emploi

            — Les bénéficiaires étaient-ils au chômage avant la formation ?

            — Ont-ils trouvé un (meilleur) emploi grâce l’amélioration de leurs compétences (réaction des bénéficiaires) ?

          • Car les capacités correspondent aux possibilités dans les régions cibles
             

            — Demander aux bénéficiaires si cela est exact

          • Il existe des possibilités dans la région

            — Réaliser une analyse du contexte.

           

          RESSOURCES

          Autres ressources

          Anderson, A.A.

          2006 The Community Builder’s Approach to Theory of Change: A Practical Guide to Theory Development. The Aspen Institute, New York.

          BetterEvaluation

          s.d. Page d'accueil.

          Brown, A.-M.

          2016 What is this thing called ‘Theory of Change’? USAID Learning Lab, 18 mars.

          Davies, R.

          2018 Representing theories of change: Technical challenges with evaluation consequences. Centre of Excellence for Development Impact and Learning Inception Paper 15, Londres.

          Hivos

          2015 Hivos ToC Guidelines: Theory of Change Thinking in Practice. La Haye.

          Lysy, C.

          2018 Illustrer des modèles et des thérories du changement. BetterEvaluation, 10 janvier.

          Rogers, P.

          2014 Theory of Change. Methodological Briefs: Impact Evaluation No. 2. Centre de recherche UNICEF, Florence.

          2017a Mieux utiliser les modèles logiques et les théories du changement dans l'évaluation. BetterEvaluation, 19 mai.

          2017b FAQ Better Evaluation : Comment utilisez-vous la théorie des programmes pour évaluer les systèmes? BetterEvaluation, 21 juin.

          Valters, C.

          2015 Theories of Change: Time for a radical approach to learning in development. Overseas Development Institute, Londres.

          Vogel, I.

          2012 Review of the use of ‘Theory of Change’ in international development. Rapport d’examen. Ministère des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement.

          Outils de représentation graphique

          Evaluation Toolbox

          s.d. Problem Tree/Solution Tree Analysis.

          Microsoft

          s.d. Microsoft Visio.

          Theorymaker

          s.d. Home page.

            Matrice des résultats de l’OIM

            Comme indiqué précédemment, le cadre logique fait également partie de la théorie du programme. Il aide à déterminer la conception opérationnelle d’une intervention et constitue le fondement du suivi et de l’évaluation. Il donne un aperçu de l’approche envisagée d’une intervention pour atteindre des résultats, sur la base de l’analyse de la situation et du problème effectuée à l’étape de conceptualisation. Plus particulièrement, il utilise une matrice pour résumer la séquence logique selon laquelle une intervention vise à obtenir les résultats souhaités, les activités nécessaires pour atteindre ces résultats ainsi que les indicateurs et les sources de vérification qui permettent de mesurer les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs.

            À l’OIM, la matrice des résultats qui figure dans le Modèle de proposition de projet de l’OIM, également appelée cadre des résultats, est celle qui ressemble le plus au cadre logique. Le Module 2 du Manuel des projets de l’OIM fournit des orientations détaillées sur l’élaboration, la rédaction et la conception de la matrice des résultats. Le Manuel des projets de l’OIM considère la matrice des résultats comme un outil stratégique de gestion qui facilite « la planification, le suivi, l’évaluation et l’établissement de rapports sur la mise en œuvre d’un projet et les progrès accomplis en vue de la réalisation des résultats »Module 2 du Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement).Il est possible que d’autres organisations, organismes ou donateurs emploient des termes différents pour formuler des constructions logiques analogues.Ibid., p. 120.

            INFORMATION

            Le Système PRIMA d’information et de gestion des projets de l’OIM saisit les données relatives aux projets. Tous les documents relatifs au projet qui sont nécessaires pour son suivi sont disponibles dans PRIMA, dont la proposition de projet, la matrice des résultats de l’OIM et les documents relatifs au budget. Le PRIMA User Guide est disponible en interne sur l’intranet de l’OIMPRIMA est une solution institutionnelle de gestion de l’information sur les projets. PRIMA est disponible en interne pour le personnel de l’OIM sur l’intranet..

            primalogo
            RESSOURCES

            Ressources de l’OIM

            Différence entre la théorie du changement et le cadre logique

            Il est difficile de dissocier la théorie du changement et le cadre logique car tous deux sont issus de la même famille d’approches afférentes à la théorie du programme. Une théorie du changement, telle que décrite dans la section précédente, part du principe que le processus de changement social est complexe. Elle tient compte de points de vue différents et analyse les hypothèses qui sous-tendent la conception d’une intervention. Pour sa part, un cadre logique propose une image simplifiée de la logique de l’intervention, sans tenir compte de toutes les hypothèses sous-jacentes et des liens causaux connexes, en se focalisant plutôt sur ceux qui se rapportent à l’intervention en question et qui ont été sélectionnés lors de la conceptualisation initiale du projet. Un cadre logique peut être considéré comme un mode de réflexion plus rigide et plus linéaire sur le changement.

            À l’origine, les cadres logiques visaient à résumer les discussions complexes des parties prenantes au sujet des objectifs et des résultats qu’une intervention allait atteindre et auxquels elle contribuerait. Tel est également le cas de l’exposé de la justification de la théorie du changement. Le but était d’analyser les liens de dépendance internes et externes susceptibles d’influer sur l’efficacité de l’intervention, y compris les hypothèses directes nécessitant d’être prise en compte dans l’analyseVogel, 2012.Cependant, le cadre logique ne révèle qu’insuffisamment toutes les voies pouvant influencer le changement ou y conduire. Une réflexion sur la théorie du changement permet de combler cette lacune en faisant apparaître de multiples voies causales interconnectées et en rendant explicites les hypothèses expliquant comment et pourquoi le changement est censé se produire. Le tableau 3.1. résume certains des aspects d’un cadre logique par rapport à une théorie du changement.

            Tableau 3.1. Comparer et opposer la théorie du changement et le cadre logique

            Théorie du changement Cadre logique
            • Fondée sur le réseau sous-jacent des processus conduisant au changement.
            • Explicative : énonce et explique, le « quoi », le « comment » et le « pourquoi » du processus de changement envisagé. « Si nous faisons X, alors Y changera, car … ».
            • Voies de changement illimitées : énonce des hypothèses et des effets causaux, ainsi que des facteurs et tous les états/étapes immédiats de la voie de changement critique.
            • Réflexion critique, place à la complexité et au questionnement profond. Montre toutes les voies possibles susceptibles de mener au changement, mêmes celles qui ne sont pas directement liées à l’intervention (un réseau).
            • Énonce les hypothèses qui sous-tendent la réflexion stratégique d’une stratégie, d’un programme ou d’un projet.
            • Généralement fondé sur les réalisations pratiques sur lesquelles le projet est censé déboucher
            • Descriptif : montre principalement ce qu’on pense qu’il va se passer/se réaliser.
            • Trois niveaux de résultats (produits, effets directs, objectif). Examine principalement les hypothèses qui doivent se vérifier pour que le résultat du niveau suivant puisse être obtenu.
            • La représentation linéaire du changement simplifie la réalité. Décrit la façon dont les activités du programme conduiront de manière logique à des produits immédiats et comment ces derniers conduiront à leur tour aux effets directs et à l’objectif (linéaire, vertical).
            • Est axé sur les hypothèses concernant les conditions externes.

            Source: Adapté de Hivos, 2015, p. 15.

            INFORMATION

            Si les hypothèses jouent un rôle central dans l’élaboration d’une théorie du changement et de la matrice des résultats de l’OIM, il convient toutefois de clairement différencier les hypothèses utilisées dans la théorie du changement et celles indiquées dans la matrice des résultats de l’OIM. Les distinctions les plus importantes peuvent être résumés comme suit :

            Hypothèses : Théorie du changement et matrice des résultats de l’OIM
            Hypothèses dans la théorie du changement Hypothèses dans la matrice des résultats de l’OIM

            Les hypothèses de la théorie du changement permettent d’énoncer la corrélation logique/ voie causale entre les résultats de niveau inférieur et ceux de niveau supérieur.

            Les hypothèses au sein de la matrice des résultats de l’OIM sont les conditions préalables (nécessaires et positives) desquelles dépendent les résultats de niveau supérieur

            • Complètent la logique d’intervention et la situe dans le contexte de la mise en œuvre.
            • Condition ou ressource devant être en place pour qu’un résultat puisse être obtenu.
            • Généralement hors du contrôle de l’organisation (condition externe).
            • Intégrées dans la logique horizontale d’une intervention utilisant la formule « [résultat de niveau inférieur] + [hypothèse] est susceptible d’aboutir à un [résultat de niveau supérieur] » (voir le Module 2).

            Une explication plus détaillée des hypothèses du cadre logique utilisées dans la matrice des résultats de l’OIM est donnée plus loin dans la présente section.

            Malgré ces différences, la théorie du changement et le cadre logique demeurent complémentaires. Ils peuvent être utilisés ensemble, et la réflexion qui sous-tend la théorie du changement peut s’appliquer au processus de rédaction de la matrice des résultats de l’OIM. De la sorte, les concepteurs d’une intervention sont invités à expliciter les hypothèses de la théorie du changement concernant la façon dont le changement recherché va se produire, en soulignant le processus de changement et les voies causales connexes entre les résultats escomptés. Ces hypothèses peuvent ensuite être énoncées quand on aborde le « pourquoi » et le « comment » dans la section Justification du modèle de proposition de projet, plus particulièrement en proposant une réflexion stratégique qui éclaire les « hypothèses et les postulats qui sous-tendent les relations causales entre les activités, les produits et les effets directs ».Le modèle de proposition de projet de l’OIM se trouve dans le Module 2 du Manuel des projets de l’OIM, pp. 182-183 (lien interne uniquement).

            RESSOURCES

            Ressources de l’OIM

            2017a Module 1 et Module 2. In: Manuel des projets de l’OIM. Deuxième édition. Genève (lien interne uniquement).

            Autres ressources

            Hivos

            2015 Hivos ToC Guidelines: Theory of Change Thinking in Practice. La Haye

            Vogel, I.

            2012 Review of the use of ‘Theory of Change’ in international development. Rapport d’examen. Ministère des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement.

              Élaboration d’une matrice des résultats de l’OIM

              L’élaboration d’une matrice des résultats de l’OIM pose l’un des fondements du suivi d’une intervention à l’OIM. Elle donne un aperçu des paramètres pour mesurer les résultats de l’intervention. La matrice des résultats est obligatoire pour toutes les propositions de projet de l’OIM et figure dans le Manuel des projets de l’OIM. Elle peut également être utilisée pour la mise en œuvre d’une stratégie ou d’une politique et est établie lors de la phase initiale d’élaboration.Module 2 du Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement).

              Une bonne compréhension de la façon dont une matrice de résultats est élaborée peut contribuer à une meilleure compréhension générale des modalités d’un suivi efficace des progrès et des résultats d’une intervention. Les sections suivantes présentent les différentes étapes de l’élaboration d’une matrice des résultats.

              CONSEIL

              L’élaboration de la matrice des résultats doit reposer sur l’analyse réalisée lors de la phase de conceptualisation. En particulier, l’arbre à problèmes et l’arbre à solutions, s’ils sont élaborés lors de l’analyse de la situation, peuvent déjà établir les différentes voies causales.L’arbre à problèmes et l’arbre à solutions font tous deux partie de la conduite d’une analyse de situation, qui est effectuée pour mieux comprendre une situation ou un contexte dans lequel un projet est mis en œuvre avant son élaboration. Des informations concernant leur élaboration et la conduite d’une analyse de la situation est disponible dans le Module 1 du Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement).L’analyse de portée (consistant à choisir la partie de l’arbre à problèmes et de l’arbre à solutions sur laquelle se focaliser), identifie ensuite les changements pouvant être réalisés dans une intervention particulière.L’analyse de la portée du projet, y compris la réalisation d’une telle analyse, est abordée plus en détail dans le Module 1 du Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement).

              Note: Visualisation d’une matrice de résultats dans le Module 2 du Manuel des projets de l’OIM.

              Logique verticale

              La logique verticale s’entend de « la relation moyens-fins entre les activités et les résultats, ainsi que les résultats et leur contribution à la réalisation de l’objectif global ».La relation moyens-fins est définie dans le Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement).

              La matrice des résultats de l’OIM utilise les termes « objectif », « effet direct », « produit » et « activité » pour mettre en relief la logique verticale. Le diagramme ci-dessous est une représentation visuelle de la logique verticale (et de la logique horizontale) dans une matrice des résultats.Module 2 du Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement).

              Source: Adapté de Module 2 du Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement).

              La logique verticale est focalisée sur les résultats à chaque niveau. Il s’agit d’énoncer les étapes logiques allant des objectifs aux activités, afin de relier les résultats et de montrer comment, à chaque niveau, les résultats contribuent au suivant. Correctement reliés, les résultats font apparaître la relation causale d’un niveau de résultat à l’autre, formant une voie causale ou une chaîne de résultats.

              INFORMATION

              Une approche participative de l’élaboration d’une matrice des résultats qui, idéalement, tient compte des points de vue des principales parties prenantes, y compris les bénéficiaires ou les personnes auxquelles l’OIM tente de prêter assistance, permettra de mieux formuler les résultats et les indicateurs. Cette étape est essentielle pour un suivi réussi après le début de l’intervention.

              Réaliser une analyse des parties prenantes au cours de la phase de conceptualisation d’une intervention permet d’identifier les parties prenantes pertinentes et de déterminer leurs intérêts et la façon dont ceux-ci influeront sans doute sur l’intervention ainsi que sur leur niveau de participation. Ce processus peut faciliter l’identification des principales parties prenantes à associer au processus d’élaboration.L’analyse des parties prenantes est décrite dans le < href="https://iomint.sharepoint.com/_forms/default.aspx" target="_blank">Module 1 du Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement). Le Manuel des projets de l’OIM fournit des outils à l’appui de ce processus, y compris une matrice des parties prenantes (outil 1.2, p. 15), une matrice d’importance et d’influence des parties prenantes (outil 1.3, p. 17) et une matrice de participation des parties prenantes (outil 1.4, p. 21). Une analyse des parties prenantes peut également éclairer les modalités et le degré de participation des parties prenantes aux processus de suivi et d’évaluation.

              Logique horizontale

              La logique horizontale « est la méthode permettant de définir les modalités selon lesquelles les niveaux de la logique verticale seront mesurés, ainsi que les hypothèses qui doivent être réunies pour que puissent se produire les relations moyens-fins».Module 2 du Manuel des projets de l’OIM, p. 123 (lien interne uniquement).

              Source: Adapté du Module 2 du Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement).

               

              La logique horizontale complète la matrice des résultats en ce qu’elle permet d’identifier les hypothèses nécessaires à l’obtention des résultats et la manière dont les progrès pour chacun des résultats seront mesurés.

              RESSOURCES

              Ressources de l’OIM

              2017a Module 1 et Module 2. In: Manuel des projets de l'IOM. Deuxième édition. Genève (lien interne uniquement).

                Terminologie de la matrice des résultats

                Pour exprimer les résultats dans une matrice de résultats, toutes sortes de termes sont employés par les différents organismes et organisations. Cependant, la logique qui sous-tend l’élaboration de la matrice des résultats est la même, et permet d’aligner les concepts et les rapports connexes, ainsi que les processus de suivi et d’évaluation. Le tableau ci-après présente des exemples de termes afférents à la matrice des résultats employés par l’OIM par le passé, ainsi que les termes qu’elle emploie actuellement, et les compare à la terminologie en usage dans d’autres entités clés chargées du développement. Il y a lieu de veiller attentivement à ce que les résultats à chaque niveau de la logique verticale soient alignés lors du transfert d’interventions entre les structures de présentation des donateurs/partenaires et les modèles de l’OIM.Des informations complémentaires sur l’emploi des différents termes figurent dans Church et Rogers, 2006.

                CONSEIL

                L’OIM travaille avec différents donateurs et d’autres acteurs du développement. Une bonne connaissance de la terminologie employée par ces acteurs et de la façon dont correspond à celle de l’OIM permet un suivi et des rapports plus précis et efficaces sur les résultats des interventions.

                Source: IOM Project Development Training, 2018.

                Note: Le Ministère des affaires étrangères, du Commonwealth et du développement du Royaume-Uni est anciennement le ministère du Développement international (DFID).

                Appliquer la logique verticale

                L’OIM emploie actuellement les termes objectif, effet direct, produit et activité pour faire apparaître la logique verticale, et les termes indicateur, hypothèse, source et méthode de collecte des données, cible et base de référence pour élaborer la logique horizontale. Les définitions de ces termes sont résumées ci-dessous :Pour plus de détails sur chacune des composantes, voir le Module 2 du Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement).

                Définitions de la logique verticaleAdapté du Tableau 2.3 du Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement).
                Objectif L’objectif est le but le plus important et le plus réaliste auquel l’intervention peut contribuer. Il doit s’inscrire dans une stratégie, interne ou externe, plus vaste et à plus long terme.
                • Il doit s’inscrire dans une stratégie, interne ou externe, plus vaste et à plus long terme.
                • Il n’est pas directement maîtrisable dans le cadre de l’intervention.
                • Il porte sur les conditions politiques, économiques ou sociales de la société, à l’échelle nationale ou internationale.
                • Il est en général réalisable uniquement à long terme et avec la participation d’autres parties prenantes.
                Effets directs Il s’agit des changements escomptés dans la performance institutionnelle, dans le comportement ou les attitudes d’une personne ou d’un groupe, ou dans la situation politique, économique ou sociale des bénéficiaires ou des personnes auxquelles l’OIM tente de prêter assistance.
                • Résultats que l’intervention peut influencer.
                • L’intervention ne maîtrise pas complètement les effets directs et ne peut en garantir la réalisation pleine et entière.
                • Ils sont obtenus par l’institution/le groupe – et non par la seule intervention – avec l’aide de l’intervention.
                • Ils doivent être de l’ordre du possible à moyen terme, une fois la mise en œuvre terminée
                • Cette composante renvoie à l’application de la compétence, du bien ou du service nouvellement acquis.
                Produits Ce sont les changements escomptés dans les compétences ou les capacités des bénéficiaires ou des personnes auxquelles l’OIM tente de prêter assistance, ou dans la disponibilité de nouveaux biens ou services par suite de la mise en œuvre des activités de l’intervention.
                • Les résultats que l’intervention peut maîtriser.
                • Les résultats dont l’intervention garantit l’obtention.
                • Ils sont obtenus dans les limites du calendrier et des ressources de l’intervention.
                • Cette composante renvoie à l’acquisition d’une nouvelle compétence ou d’un nouveau bien ou service.
                Activités Les activités comprennent la coordination, l’assistance technique, la formation, la production, la fourniture, le transport et toute autre tâche organisée et exécutée au titre de l’intervention.
                • Mesures mises en œuvre pour fournir les biens et services concrets au titre des produits.
                • Exemples de verbes utilisés : développer, mobiliser, renforcer, mobiliser, former, faciliter, distribuer, aider, conduire, organiser

                 

                RESSOURCES

                Ressources de l’OIM

                2017a Manuel des projets de l’OIM. Deuxième édition. Genève (lien interne uniquement).

                Autres ressources

                Church, C. et M. Rogers

                2006 Designing for Results: Integrating Monitoring and Evaluation in Conflict Transformation Programs. Search for Common Ground, Washington, D.C.

                Outils pour créer des matrices de résultats

                s.d. Microsoft Visio.

                Appliquer la logique horizontale

                Les sections suivantes précisent comment la logique horizontale est appliquée à la matrice des résultats. Les composantes de la logique horizontale sont les hypothèses, les indicateurs, la base de référence, les cibles et la source et la méthode de collecte des données. La logique horizontale relie la mesure des résultats (au moyen des indicateurs) aux hypothèses concernant la manière dont les résultats sont censés se produire.

                Hypothèses

                Voir la visualisation de la matrice des résultats de l’OIM plus haut pour identifier la colonne Hypothèses dans la matrice des résultats.

                « Les hypothèses sont les conditions nécessaires et positives, garantes d’une relation moyens-fins satisfaisantes entre les différents niveaux de résultats »Module 2 du Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement).

                Les hypothèses complètent la logique de l’intervention et permettent de situer celle-ci dans le contexte dans lequel elle sera mise en œuvre. Les hypothèses permettent également de déterminer les conditions importantes dont dépend la réussite de l’intervention et sur lesquelles l’OIM n’a pas prise. Dans ce sens, les hypothèses identifient les conditions préalables requises pour l’obtention des résultats.Une liste de vérification et des exemples d’hypothèses figurent dans le Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement).

                CONSEIL

                Une liste de vérification rapide concernant les hypothèses figure en tant qu’outil dans le Manuel des projets de l’OIM. Module 2 du Modèle des projets de l’OIM (lien interne uniquement).Cet outil peut être utile à des fins de suivi et de bonne compréhension de l’intervention.

                EXEMPLE

                Des exemples d’hypothèses bien rédigées sont donnés dans le Module 2 du Manuel des projets de l’OIM.

                Indicateurs

                Voir la visualisation de la matrice des résultats plus haut pour identifier la colonne Indicateurs dans la matrice des résultats.

                Après avoir arrêté des résultats réalisables et bien définis et identifié les hypothèses connexes, il convient de passer à l’étape suivante de l’élaboration d’une matrice des résultats, qui consiste à sélectionner les indicateurs pour suivre les progrès accomplis dans la réalisation desdits résultats. Les indicateurs sont des informations qui signalent un changement.

                Les indicateurs sont « des facteurs ou variables, quantitatifs ou qualitatifs, qui permettent de mesurer des résultats ou qui informent des changements escomptés ».Ibid.; Voir également OECD, 2010.Les indicateurs peuvent être qualitatifs, quantitatifs, binaires ou indirects. Ils permettent d’indiquer le changement vers les résultats escomptés et montrer si une intervention est sur la bonne ou la mauvaise voie.

                Les indicateurs ne visent pas à démontrer pourquoi l’intervention a fait changer les choses ; cet aspect est notamment couvert par l’évaluation. De même, ils ne montrent pas comment le changement se produit, ce qui est couvert, entre autres, par la théorie du changement ou l’évaluation. Ils permettent de comprendre si un changement s’est produit.

                Il n’existe pas de règle spécifique sur le nombre idéal d’indicateurs pour un résultat donné, mais il faut que ceux-ci permettent de déterminer si le résultat a été obtenu.

                Composantes d’un indicateur
                Ce qui doit être mesuré Unité de mesure Population cible Direction du changement
                Qualitatif Quantitatif
                • Utilisé pour mesurer des éléments de nature subjective, tels que des expériences, des opinions, des perceptions, ou encore la qualité et la maîtrise de nouvelles compétences.
                • Peut être exprimé par des changements dans la perception, l’expérience, l’attitude, la prise de conscience et autrui.
                • Peut être numérique.

                Par exemple :

                • Amélioration de la perception par le public de l’efficacité du Parlement.
                • Pourcentage de ménages déclarant avoir changé leurs pratiques d’hygiène après reçu la formation/les informations.
                • Utilisé pour mesurer des éléments foncièrement objectifs et quantifiables, comme : combien ? À quelle fréquence ? Quelle quantité ? Pendant combien de temps ?
                • Peut être exprimé par des chiffres en valeur absolue, un pourcentage, un taux, un rapport.

                Par exemple :

                • Nombre de personnes ayant accès à chaque point d’eau.
                • Pourcentage de citoyens interrogés déclarant avoir accès à un système judiciaire pour résoudre les litiges.
                Indicateur binaire (peut être qualitatif ou quantitatif)
                • Indique s’il existe une variable tangible.
                • Sert à mesurer l’existence d’une variable tangible.
                • Permet de confirmer ou d’infirmer par « oui » ou par « non ».
                • Est généralement utilisé au niveau des produits.

                Par exemple :

                • Rédaction d’une politique de migration.
                • Mise en place d’un groupe de travail.
                Indicateur indirect
                • Sert d’indicateur de substitution pour un indicateur difficile à mesurer directement.Module 2 du Manuel des projets de I'OIM (lien interne uniquement).
                • Mesure des changements qui ne concernent pas directement la question mais y sont étroitement associés.

                Par exemple :

                • Augmentation du nombre de partis politiques et de la participation électorale (en tant qu’indicateur indirect de l’amélioration de la gouvernance).

                Le tableau 3.2 résume l’utilisation d’indicateurs aux différents niveaux de résultats.

                Tableau 3.2. Niveaux de contrôle de l’intervention

                Niveau de résultat Description de l’indicateur Niveau de contrôle de l’intervention
                Objectif
                • Mesure les progrès accomplis dans la réalisation de l’objectif spécifique.

                Permet de confirmer les changements survenus dans :

                — Les conditions politiques, économiques et/ou sociales des bénéficiaires.

                • L’intervention peut contribuer à
                Effet direct
                • Mesure les progrès accomplis dans la réalisation de l’effet direct spécifique.

                Permet de confirmer le changement escompté dans :

                — La performance institutionnelle ;

                — Le comportement et les attitudes individuels et/ou collectifs ;

                — Les positions politiques, économiques et/ou sociales immédiates des bénéficiaires.

                • L’intervention peut influer sur
                Produit
                • Mesure les progrès accomplis dans la réalisation du produit spécifique.

                Permet de confirmer le changement escompté dans :

                — Les compétences et/ou les capacités des bénéficiaires

                — La disponibilité de nouveaux produits ou services.

                • L’intervention a un contrôle direct sur
                INFORMATION

                Pour que les effets d’une intervention sur les différentes populations cibles envisagées ou involontaires puissent être effectivement mesurés, il est important de ventiler les indicateurs par âge, sexe, situation migratoire et tout autre identifiant pertinent pour l’intervention.

                CONSEIL - Atteindre les effets directs

                Il est important, dès le stade de l’élaboration d’une intervention, de réfléchir à la manière d’obtenir des effets directs dans le délai imparti de l’intervention ou en sachant comment mesurer leur réalisation après la fin de l’intervention. Il peut y avoir des effets directs à court ou moyen terme, également en fonction de la nature et de la durée du projet.

                La formulation d’un effet direct de façon que les indicateurs puissent être mesurés pendant la période de mise en œuvre ou au moyen des mécanismes en place pour les mesurer peu après la fin de l’intervention dépendra largement des éléments suivants :

                a) Type et complexité de l’intervention.

                b) Type de résultats que l’intervention vise à obtenir.

                c) Durée de l’intervention.

                d) Ressources disponibles pour la vérification.

                EXEMPLE

                Pour une intervention de renforcement des capacités, comprenant une action de formation pour les fonctionnaires d’une institution gouvernementale, les changements institutionnels devront être mesurés sous l’angle de l’application des connaissances acquises. Selon le sujet et le contexte local, ils ne seront mesurables que trois à six mois après la formation. C’est pourquoi, les concepteurs, les chargés du suivi et de l’évaluation et les administrateurs de l’intervention devront réfléchir au moment où la formation pourra s’inscrire dans le calendrier du projet de manière à avoir suffisamment de temps pour la collecte de données sur les résultats au niveau des effets directs à court et moyen terme.

                Bien que les indicateurs doivent être adaptés aux résultats d’une intervention particulière, il peut être utile de s’intéresser aux indicateurs couronnés de succès d’autres interventions et de les modifier selon que de besoin. Dans certains cas, des indicateurs standard ont été élaborés dans des domaines thématiques spécifiques, qui peuvent faciliter la mesure des résultats au regard de certaines normes et règles internationales ; d’où la nécessité de les adapter, le cas échéant.

                Il est également recommandé d’aligner les indicateurs sur les stratégies et politiques existantes aux niveau national, régional, thématique et mondial. Il peut s’agir par exemple de vérifier si les indicateurs sont conformes à ceux qui figurent dans un plan-cadre de coopération des Nations Unies pour le développement durable, une stratégie gouvernementale ou un plan d’action national portant sur un domaine thématique ou un sujet particulier, ou à des indicateurs mis en place au titre des objectifs de développement durable.Pour plus d’information, se référer à la Division de statistique, 2020..

                INFORMATION

                Le système PRIMA permet de suivre les progrès du projet grâce à la matrice des résultats et des indicateurs de projet.

                Lors de la création d’une matrice des résultats dans PRIMA, les utilisateurs seront invités à saisir des indicateurs concernant l’objectif et chaque énoncé de résultats. Pour chaque indicateur, PRIMA exige d’indiquer un type d’indicateur, en offrant deux options : numérique ou texte. Pour un indicateur numérique, les concepteurs de l’intervention ne saisiront que des données numériques. Pour un indicateur sous forme de texte, les utilisateurs pourront faire des rapports en utilisant des données textuelles.

                 

                PRIMA

                 

                Dans le cas des indicateurs numériques, les utilisateurs sont invités à identifier une catégorie d’indicateurs offrant trois options : bénéficiaire, service ou article. Si l’option bénéficiaire est sélectionnée, des champs supplémentaires à renseigner seront affichés, y compris la catégorie et le type de bénéficiaire, l’unité de mesure (individu, ménage ou communauté), et la possibilité d’utiliser un multiplicateur ou de cibler des bénéficiaires individuels ou uniques.La catégorie de bénéficiaires permet aux utilisateurs de déterminer si le bénéficiaire du résultat escompté est direct ou indirect. Cela permet aux utilisateurs de préciser le nombre moyen d’individus dans le ménage ou la communauté ; cette possibilité ne s’affiche que si la catégorie d’indicateur « bénéficiaire » est sélectionnée et que l’unité de mesure indiquée est soit le « ménage », soit la « communauté » (IOM, 2019b) (lien interne uniquement). Le champ « bénéficiaires individuels cibles » est renseigné avec le nombre indiqué dans l’indicateur cible, alors que le champ « bénéficiaires uniques cibles » permet de préciser le nombre de bénéficiaires n’ayant pas été pris en compte dans un indicateur précédant. Les utilisateurs seront également invités à attribuer un code de service d’indicateur, permettant à l’OIM de recueillir des données numériques de différents projets concernant les catégories d’indicateur numérique, à savoir les articles et services fournis, ainsi que les bénéficiaires de l’aide. Enfin, lors de la saisie des cibles, les utilisateurs peuvent opter pour une ventilation des données par âge, sexe et caractéristique de vulnérabilité. Des banques d’indicateurs seront mises à disposition dans PRIMA for All, qui pourront faciliter l’élaboration, étant entendu que l’achèvement et le contrôle de la qualité des indicateurs aux fins de prise en considération des circonstances particulières d’une intervention doivent être effectués par les concepteurs, les administrateurs et les examinateurs des propositions.

                Pour plus d’informations sur la saisie des indicateurs dans une matrice des résultats de l’OIM dans PRIMA, voir le Guide de formation pour les utilisateurs finals de PRIMA : le concepteur de projet élabore une proposition de projet (modèle de l’OIM) (réservé aux utilisateurs internes de l’OIM via l’intranet de l’OIM ici.

                CONSEIL

                Lors de l’élaboration des indicateurs, les aspects suivants doivent être pris en compte :

                • Surcharge d’indicateurs : Trop d’indicateurs qui, souvent, se chevauchent et mesurent la même chose. Un à trois indicateurs pour un énoncé de résultats peuvent suffire.
                • Fixation sur le produit : Indicateurs axés uniquement sur la comptabilisation des produits.
                • Imprécision des indicateurs : Indicateurs flous clairs et susceptibles de mesurer des résultats à un niveau trop élevé ou trop bas.
                • Complexité excessive : Indicateurs qui ne sont pas clairs et sont très difficiles à comprendre.

                Il est également important de garder à l’esprit les critères spécifiques, mesurables, atteignable réalistes, et temporellement définis (SMART) utilisés pour mettre au point des indicateurs :

                Source: Module 2 du Manuel des projets de l'IOM (lien interne uniquement).

                Un indicateur doit être à la fois pertinent (directement lié au résultat) et atteignable (nécessite un investissement raisonnable en temps et en ressources afin de recueillir et d’analyser les données). Pour savoir si un indicateur est atteignable, il faut évaluer la source des données/le moyen de vérification.

                CONSEIL

                Une autre approche intéressante de la formulation des indicateurs consiste à appliquer le ciblage QQT, qui garantit que chaque indicateur est mesurable sous l’angle de la quantité, de la qualité et du temps (QQT).Banque mondiale, 2010.

                Un indicateur peut définir le nombre, la fréquence, la quantité, la durée ou une combinaison de ces éléments comme l’illustre l’exemple ci-dessous :

                Étape 1 : indicateur de base Pourcentage de participants formés qui déclarent utiliser les informations
                Étape 2 : Ajouter la qualité (quel type de changement) Pourcentage des responsables de la gestion des frontières du pays X formés qui déclarent utiliser les outils et les connaissances fournis dans leur travail
                Étape 3 : Ajouter la quantité (combien) Pourcentage des responsables de la gestion des frontières du pays X formés qui déclarent utiliser régulièrement les outils et les connaissances fournis dans leur travail
                Étape 4 : Ajouter le temps (quand) Pourcentage des responsables de la gestion des frontières du pays X formés qui déclarent utiliser, dans le cadre de leur travail, les outils et les connaissances fournis régulièrement six mois après la formation

                 

                RESSOURCES

                Ressources de l’OIM

                2017a Manuel des projets de l'IOM. Deuxième édition. Genève (lien interne uniquement).

                2019b Le concepteur de projet élabore une proposition de projet – Modèle OIM, matrice des résultats. (en anglais). Guide d’utilisation pour les utilisateurs finals de PRIMA (Prima EndUser Training Guide) (lien interne uniquement).

                s.d.a IOM PRIMA for All User Guide (lien interne uniquement).

                Autres ressources

                Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)

                2010 Glossaire des principaux termes relatifs à l’évaluation et la gestion axée sur les résultats. Paris.

                People in Need

                s.d. IndiKit: Guidance on SMART Indicators for Relief and Development Projects.

                Division de statistique des Nations Unies

                2020 Manuel électronique sur les indicateurs de suivi des objectifs de développement durable (en anglais).

                Banque mondiale

                2010 Constructing and targeting indicators using QQT. In: The LogFrame Handbook: A Logical Approach to Project Cycle Management. Washington, D.C., pp. 38–47.

                Outil d’aide à l’élaboration d’indicateurs

                s.d. Microsoft Visio.

                Sources de données et méthodes de collecte des données

                Voir la visualisation de la matrice des résultats de l’OIM plus haut pour identifier le sources et méthodes de collecte des données dans la matrice des résultats.

                Afin de procéder au suivi des indicateurs, il faut identifier une source d’information permettant de vérifier chaque indicateur. À l’OIM, ces sources d’information sont appelées sources de données, définies comme « désignant la provenance et les modalités de collecte des informations recueillies en vue de mesurer les indicateurs choisis »Module 2 du Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement).Outre le terme sources de données, d’autres termes sont souvent employés, tels que « moyen de vérification » ou « source de vérification ».

                Les sources de données doivent identifier le type d’informations à recueillir, la façon dont les informations sont recueillies et sous quelle forme (méthode de collecte), et à quelle fréquence. Les sources de données peuvent être des documents (par exemple, des rapports de projet et des publications gouvernementales), des ensembles de données (par exemple, des données issues des recensements nationaux ou des ensembles de données de suivi d’un projet), des archives (par exemple, les fiches de présence à une formation et les dossiers des bénéficiaires) et des personnes (par exemple, les bénéficiaires et/ou les populations touchées, les parties prenantes, le personnel de projet, des fonctionnaires gouvernementaux).

                EXEMPLE
                Indicateur Source de données Méthode de collecte
                Pourcentage de ménages gagnant plus d’argent après le projet Personnes dans les ménages Enquête auprès des ménages

                 

                Les sources de données peuvent-être primaires ou secondaires. Les données primaires sont recueillies par l’organisme d’exécution et peuvent concerner le personnel, le budget, les données administratives, les enquêtes, les entretiens et les observations directes. Les données secondaires sont recueillies par des personnes extérieures à l’organisme d’exécution.

                TIP - When selecting a data source, the following should be considered:
                • L’information sera-t-elle accessible ?
                • D’où proviendront les informations ?
                • La source de données peut-elle fournir des données de qualité ?
                • Comment l’information sera-t-elle obtenue compte tenu des ressources limitées ?
                • Quel est le coût et la faisabilité de la collecte de l’information ?

                Il faut que chaque méthode de collecte de sources de données connues soit précisée dans la matrice des résultats initiale, car le temps, les capacités et le budget doivent être intégrés dans l’intervention pour que celle-ci puisse être mise en œuvre avec succès. Les ressources disponibles et la fréquence de la collecte doivent également être identifiées lors de la phase d’élaboration d’une intervention. Cela est particulièrement important pour le suivi et l’évaluation, ainsi que pour des raisons budgétaires.

                Il est tout aussi important de ne collecter que les données nécessaires pour mesurer les indicateurs et celles destinées à une utilisation ultérieure. La collecte d’informations supplémentaires peut entraîner des dépenses et des délais supplémentaires. Le chapitre 4 fournira de plus amples informations sur les méthodes et les outils de collecte de données.

                Données de référence et cibles

                Voir la visualisation de la matrice des résultats de l’OIM plus haut pour identifier les colonnes des données de référence et des cibles dans la matrice des résultats.

                Les données de référence et les cibles peuvent être définies comme étant « les données de base à l’aune desquelles sont mesurés les changements survenus au fil du temps, tandis que les cibles représentent précisément ce que le projet doit atteindre ».Module 2 du Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement).

                Les données de référence peuvent être considérées comme le point de départ, car elles présentent la situation initiale avant la mise en œuvre d’une intervention. Elles fournissent la première mesure d’un indicateur et précisent l’état actuel des choses au regard duquel les changements futurs seront mesurés.

                INFORMATION - Principaux aspects à prendre en considération pour l’établissement des bases de référence des indicateurs

                Selon le contexte et la nature d’une intervention, il se peut que les données de référence ne soient pas toujours disponibles au stade de l’élaboration. Dans ces cas, il peut être bon de proposer de recueillir les données de référence (et, par la suite, les cibles) au début de l’intervention, en accord avec les interlocuteurs clés et les donateurs.

                Dans certains cas, une étude ou une évaluation de base peut être nécessaire pour identifier les données de référence voulues, si un budget est disponible à cet effet, car un tel exercice peut avoir un coût. Par exemple, lorsque des changements dans la population générale présentent un intérêt, un recensement peut être utilisé comme base de référence ; cependant, il n’en existe pas toujours, et il serait coûteux d’en mener aux fins de l’intervention. Dans d’autres scénarios, il ne sera peut-être pas possible de réaliser une étude de base nécessaire, en raison de restrictions de sécurité ou d’autres raisons indépendantes de la volonté de l’OIM. Dans ces cas, les données recueillies lors de la première visite de suivi, lorsqu’un indicateur particulier est mesuré pour la première fois, peuvent être considérées comme une base de référence pour cet indicateur.

                Dans d’autres cas, en particulier dans les programmes multiphases, les données de référence peuvent être disponibles par le biais d’autres interventions précédemment mises en œuvre. Cependant, dans tous les cas, il est fondamental d’être cohérent dans la manière dont les données sont présentées dans le cadre de l’intervention, au stade de l’élaboration et d’un bout à l’autre des rapports, de toujours bien savoir pourquoi les données de référence sont présentées d’une manière particulière et de pouvoir le justifier.

                En établissant des cibles, on fixe le seuil d’un indicateur particulier. Cela permet de déterminer ce que l’intervention espère atteindre, ce qui sera mesuré au regard d’une base de référence. Si les cibles sont atteintes pour tous les indicateurs d’un résultat, l’intervention peut être considérée comme ayant atteint son résultat. La cible fixée pour un indicateur particulier doit être appropriée dans un contexte ou lieu donné, étant entendu qu’une cible appropriée dans un scénario, un lieu ou un contexte ne le sera pas nécessairement dans un autre contexte. Au moment de fixer une cible, il convient de garder à l’esprit un certain nombre de points importants, dont des considérations budgétaires (quel est le maximum pouvant être atteint avec les ressources disponibles), les priorités du donateur ou de l’interlocuteur (que doit atteindre l’intervention) et les limitations contextuelles (ce qui est atteignable au vu de l’environnement dans lequel l’intervention est mise en œuvre). La fixation de cibles peut être simple pour certains résultats, mais assez complexe pour d’autres.Des exemples de données de référence et de cibles fixées à différents niveaux de résultats figurent dans le Module 2 du Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement).

                 

                RESOURCES

                Ressources l’OIM

                2017a Établissement de la matrice des résultats, Module 2. In: Manuel des projets de l’OIM. Deuxième édition. Genève (lien interne uniquement).

                s.d.b Exemples de matrices des résultats complétées de l’OIM. Dossier SharePoint consacré au suivi et à l’évaluation (en anglais) (lien interne uniquement).

                 

                  Cadre de suivi des résultats

                  Une fois la matrice des résultats élaborée et finalisée, elle peut être convertie en un outil de suivi susceptible d’être utilisé pendant la mise en œuvre d’une intervention : le cadre de suivi des résultats. Celui-ci est élaboré au début de la mise en œuvre, après que le projet a été financé et activé. Le cadre de suivi des résultats est le principal outil de suivi des résultats de toute intervention. Il permet à tous les membres de l’équipe de mise en œuvre et aux parties prenantes de suivre les progrès réalisés en vue d’atteindre les résultats escomptés. En précisant la méthode de collecte des données, le cadre de suivi des résultats met également en évidence les exigences en matière d’obtention de données de qualité. Il peut être utilisé parallèlement au plan de travail détaillé pour le suivi des activités, aux outils d’établissement de rapports financiers pour le suivi du respect du budget, et au plan de gestion des risques pour le suivi des risques, afin de garantir une approche holistique du suivi.

                  Cadre de suivi des résultats

                  SourceModule 4 du Manuel des projets de l'IOM (lien interne uniquement).

                  La cadre de suivi des résultats reprend en grande partie les informations figurant dans la matrice des résultats, mais il contient cinq colonnes supplémentaires : analyse de données, périodicité, personne responsable, degré de réalisation et progrès. En outre, la colonne des hypothèses de la matrice des résultats n’y figure pas.Voir le modèle proposé dans le Module 4 du Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement).. La figure suivante montre la différence entre les deux outils.

                  Figure 3.13. Comparaison entre la matrice des résultats et le cadre de suivi des résultats

                  Matrice des résultats

                  Résultats Indicateurs Source et méthode de collecte des données Base de référence Cible Hypothèses
                  Objectif          
                  Effet direct          
                  Produit          

                  Cadre de suivi des résultats

                  Résultats Indicateurs Source et méthode de collecte des donnéesLes méthodes de collecte et d’analyse des données seront traitées plus en détail au chapitre 4 des Lignes directrices de l’OIM relatives au suivi et à l’évaluation. Analyse des données Périodicité Personne responsable Base de référence Cible Degré de réalisation Progrès
                  Objectif                  
                  Effet direct                  
                  Produit                  

                  Les cinq colonnes nouvelles sont complétées comme suit :

                  Analyse des données

                  Cette colonne doit indiquer comment les données seront analysées. Les analyses sont principalement qualitatives et quantitatives.

                  Par exemple, si l’indicateur est « existence d’une législation conforme aux pratiques exemplaires internationales », la source de données serait le document (copie de la législation d’où sont tirées les informations (données), tandis que la méthode de collecte serait une étude de documents (examen de la législation). L’analyse des données serait qualitative, par exemple si un spécialiste évalue dans quelle mesure la législation est conforme aux pratiques exemplaires internationales.

                  Si l’indicateur est « pourcentage des ménages gagnant plus d’argent après le projet », la source de données serait les « membres des ménages », la méthode de collecte serait une enquête auprès des ménages, et l’analyse serait car elle consisterait à calculer le pourcentage de ménages déclarant gagner plus d’argent qu’avant.Module 4 du Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement).

                  • Certains indicateurs qualitatifs et/ou de niveau supérieur peuvent nécessiter un type d’analyse plus spécialisé ou une collecte de données nécessitant plus de ressources et de temps que l’équipe d’intervention immédiate est en mesure de fournir. Dans ces cas, une bonne pratique consiste à intégrer cette analyse de données dans les évaluations programmées, pour lesquelles il est possible de recourir à des compétences et à des ressources extérieures à l’équipe.
                  Périodicité

                  La périodicité désigne la fréquence à laquelle les données seront recueillies (une fois par semaine, par mois, par trimestre ou par an, ponctuellement, à la fin du projet). La périodicité doit correspondre aux activités et aux indicateurs.

                  Par exemple, si une formation doit être organisée et que l’indicateur mesuré est « pourcentage de stagiaires, par sexe, qui réussissent l’examen final », la mesure sera prise une seule fois (« ponctuellement ») à la fin de la formation.

                  Si le suivi porte sur une activité en cours, par exemple l’« aide au transport des réfugiés pendant une crise prolongée », il serait bon que le nombre de personnes transportées soit suivi sur une base régulière (hebdomadaire, voire quotidienne).Ibid.

                  Personne responsable

                  Cette colonne indique le nom de la personne qui, au sein de l’équipe de projet, sera chargée d’organiser la collecte, l’analyse et le stockage des données conformément au Manuel de protection des données de l’OIM.

                  Dans les cas où des données à caractère personnel sont nécessaires, la personne indiquée dans cette colonne est la responsable du traitement des données, conformément au Manuel de protection des données. Ibid.

                  Degré de réalisation

                  Cette colonne comprend des informations, périodiquement actualisées ou dès qu’elles sont disponibles, qui indiquent les avancées enregistrées par rapport à la cible. Par exemple, si celle-ci est de former 100 travailleurs humanitaires à la prévention de la traite d’êtres humains dans les situations d’urgence, et que 75 travailleurs ont reçu une formation, indiquez 75 [sur une cible de 100].Ibid.

                  • Le cas échéant, il est utile de décomposer cette colonne en plusieurs périodes (par exemple par mois, trimestre ou année) afin de permettre le suivi des progrès dans le temps. Idéalement, cette colonne doit correspondre aux périodes de rapport de l’intervention afin de simplifier le suivi et le rapport.
                  Progrès

                  Cette colonne comprend des informations, actualisées périodiquement ou dès qu’elles sont disponibles, qui évaluent les progrès accomplis pour atteindre la cible. Le cas échéant, ceux-ci pourront être exprimés en pourcentage (par exemple si 75 travailleurs humanitaires sur 100 ont reçu une formation, le progrès est de 75 %).

                  Dans certains cas, une description des progrès vers la réalisation de la cible sera plus appropriée, en particulier pour les indicateurs qualitatifs. Par exemple, si l’indicateur est « existence d’une législation conforme aux pratiques exemplaires internationales », mais que la législation ne reflète que partiellement ces pratiques, alors il convient de décrire brièvement en quoi la législation reflète les pratiques exemplaires, en précisant les lacunes qu’il reste à combler.Ibid.

                  • La colonne « Progrès » ne doit pas être utilisée pour décrire les activités réalisées. Elle doit uniquement servir à donner des informations relatives à l’obtention des résultats, spécifiquement liés à la mesure de l’indicateur spécifique.

                   

                  INFORMATION

                  Si le cadre de suivi des résultats constitue le principal outil permettant de tracer les informations requises pour le suivi d’une intervention, des outils supplémentaires pour faciliter la collecte des données peuvent être nécessaires pour chaque indicateur, selon la méthode de collecte de données spécifiée. Des exemples d’outils de collecte de données pertinents, tels que les enquêtes, les discussions en groupe, les entretiens avec une personne source et d’autres figurent dans le chapitre 4 des Lignes directrices de l’OIM relatives au suivi et à l’évaluation.

                  RESOURCES

                  Ressources de l’OIM

                  2010 Manuel de protection des données de l'IOM. Genève.

                  2017 Module 2 et Module 4. In: IOM Manuel des projets de l'IOM. Deuxième édition. Genève (lien interne uniquement).

                    Types de suivi: Aperçu

                    Lors du suivi d’une intervention de l’OIM, quatre domaines essentiels à suivre sont pris en considération ainsi que les outils clés associés à chacun de ces domaines.

                    Activités

                    Principal outil de suivi : plan de travail détaillé

                    Résultats

                    Principaux outils de conception : théorie du changement, matrice des résultats Principal outil de suivi : cadre de suivi des résultats

                    Budget et dépenses

                    Principal outil de suivi : rapports financiers du système PRIMA de gestion intégrée des processus et des ressources et PRIMA for All

                    Risques

                    Principal outil de suivi : plan de gestion des risques

                    Toutes sortes d’éléments peuvent faire l’objet d’un suivi dans une intervention ; ils dépendront des besoins d’information spécifiques de l’intervention.

                     

                    INFORMATION

                    En plus du suivi du budget et des dépenses, PRIMA peut être utilisé pour suivre les résultats ; plus particulièrement, il peut servir à faire des rapports sur une matrice des résultats et un cadre de suivi des résultats car ceux-ci peuvent être suivis à l’aide du système mais également fournir des résultats de tableau de bord.

                    Le suivi des résultats dans le système PRIMA est une approche en deux étapes consistant, respectivement, à : a) planifier le suivi des résultats du projet ; et b) mettre à jour/suivre les résultats du projet en mesurant les progrès par rapport aux indicateurs figurant dans la matrice des résultats. Au moyen de l’onglet Plan qui se trouve dans le module de suivi des résultats, les administrateurs peuvent introduire des informations dans les colonnes supplémentaires qui sont ajoutées à la matrice des résultats originale pour créer le cadre de suivi des résultats : a) analyse des données (y compris les possibilités de ventilation des données) ; b) périodicité ; et c) personne responsable. Les deux colonnes supplémentaires du cadre de suivi des résultats – Degré de réalisation (indiqué sous Progrès cumulés dans PRIMA) et Progrès – sont mises à jour à l’aide de l’onglet Résultats de l’indicateur qui se trouve dans le module PRIMA du suivi des résultats. Une fois complétées, les données saisies dans le cadre de suivi des résultats dans PRIMA peuvent également être exportées dans les rapports aux donateurs générés par PRIMA.

                    Pour plus d’informations concernant l’utilisation de PRIMA en matière de suivi des résultats, voir PRIMA User Guide – Results Monitoring.

                    Types de suivi

                    Le tableau suivant traite plus en détail des différents types de suivi et présente les outils les plus utiles pour la réalisation de chaque type de suivi.

                    Tableau 3.3. Les quatre types de suivi de l’OIMAdapté de Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, 2011..

                    Type de suivi Description Outil(s) à utiliser
                    Suivi des activités

                    Le suivi des activités permet de suivre les progrès, les lacunes et les retards dans les activités au regard d’un plan de travail détaillé.

                    Un administrateur doit déjà disposer du plan de travail de base élaboré au stade lors de la proposition d’intervention. Au début de la mise en œuvre, ce plan doit être précisé pour devenir un plan de travail détaillé. Celui-ci comprend les activités et les tâches identifiées dans la matrice des résultats, ainsi que toutes les autres activités et tâches liées à la mise en œuvre. Il inclut, par exemple, une section pour les activités de suivi, d’évaluation et de rapport en cours. Idéalement, l’élaboration d’un plan de travail détaillé doit être menée par l’équipe de l’intervention, sous la conduite générale de l’administrateur.

                    Modèle de plan de travail de l’OIM (Module 4 du Manuel des projets de l’OIM) (lien interne uniquement).

                    Le plan de travail permet de planifier et de suivre la mise en œuvre des activités, de répartir clairement les tâches entre les membres de l’équipe d’intervention, et de s’assurer que les produits sont obtenus dans les délais et dans les limites du budget disponible.

                    Suivi des résultats

                    Le suivi des résultats consiste à surveiller les résultats. Il sert à déterminer si une intervention est sur la bonne voie ou non pour atteindre les résultats escomptés en matière de suivi (produits, effets directs, objectif). Il est également recommandé de réfléchir à, et d’identifier tout effet positif ou négatif involontaire. Tel pourrait être le cas, par exemple, si les participants à la formation ont créé un groupe de travail en toute indépendance et qu’ils continuent de se réunir après la fin de la formation.

                    Les sections précédentes ont montré comment suivre les résultats de manière très détaillée au moyen du cadre de suivi des résultats de l’OIM et/ou de la matrice des résultats.

                    Modèle de cadre de suivi des résultats de l’OIM (Module 4 du Manuel des projets de l’OIM) (lien interne uniquement).

                    Le cadre de suivi des résultats doit toujours refléter la version convenue de la matrice des résultats la plus récente et être examiné à intervalles réguliers.

                    Différents outils de collecte des données sont mentionnés au chapitre 4.

                    Suivi financier (budget et dépenses)

                    Le suivi financier consiste à surveiller les dépenses par rapport à celles qui sont inscrites dans le budget approuvé.Voir le Module 4 du Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement).Il est souvent effectué conjointement avec le suivi de la conformité et du processus (décrits plus loin).

                    Au moment de l’établissement de rapports, le système PRIMA est utilisé pour créer des rapports financiers intermédiaires et finals, si bien qu’il peut constituer une ressource pour le suivi financier.

                    Rapports financiers PRISM (voir Module 4 du Manuel des projets de l’OIM) (lien interne uniquement)..Le système PRISM est le logiciel de planification des ressources d’entreprises de l’OIM qui est basé sur SAP.

                    PRIMA

                    Suivi des risques

                    Le suivi des risques consiste à vérifier si les risques précédemment identifiés sont toujours pertinents et si de nouveaux risques sont apparus, et à déterminer si la probabilité et le moment des risques précédemment identifies restent exacts.

                    Le suivi des risques consiste en outre à identifier et à appliquer des mesures de traitement des risques, ce qui fait partie de l’établissement d’un plan de gestion des risques. Le suivi des risques est souvent réalisé conjointement avec le suivi du contexteVoir le Module 4 du Manuel des projets de l’OIM pour des informations complémentaires (lien interne uniquement).. Pour plus d’informations, voir un exemple de registre des risques dans le Module 1 du Manuel des projets de l’OIM.

                    Plan de gestion des risques de l’OIM (Module 4 du Manuel des projets de l’OIM) (lien interne uniquement).

                    Le système PRIMA comprend un module de gestion des risques. Pour plus d’informations, voir le PRIMA User Guide, disponible en interne pour le personnel de l’OIM sur l’intranet.

                    Autres types de suivi à envisager
                    Suivi du processus Le suivi du processus porte sur l’utilisation des moyens et autres ressources, les progrès des activités de l’intervention et l’obtention des produits. Il évalue la manière dont les activités sont réalisées. Ce type de suivi est souvent mené en combinaison avec le suivi de la conformité (expliqué ci-dessous). Les outils du suivi du processus peuvent être des listes de vérification visant à s’assurer que les processus sont entrepris; des formulaires d’enregistrement et des formulaires de suivi peuvent également constituer des outils pour le suivi du processus.
                    Suivi de la conformité Le suivi de la conformité porte sur la conformité avec les réglementations de l’organisation et des donateurs et les résultats escomptés de l’intervention, ainsi qu’avec les réglementations, lois, exigences contractuelles et normes éthiques établies. Une liste de vérification est un exemple d’outil de suivi de la conformité.
                    Suivi du contexte Le suivi du contexte porte sur la situation dans laquelle se déroule l’intervention et se concentre sur l’identification des risques et hypothèses, compte tenu de tout élément inattendu pouvant survenir. Ainsi, le suivi du contexte est étroitement lié au suivi des risques. Il couvre la zone d’opération directe, ainsi que le contexte institutionnel, politique, financier et politique plus large affectant la mise en œuvre d’une intervention. Le plan de gestion des risques susmentionné est l’un des outils de l’OIM pouvant être utilisés pour le suivi du contexte.
                    Suivi des bénéficiaires Le suivi des bénéficiaires porte sur la perception qu’ont les bénéficiaires d’une intervention en cours ou terminée. Ce type de suivi promeut la participation des bénéficiaires et évalue leur satisfaction ou leurs plaintes, le niveau de participation/d’inclusion, leur accès aux ressources, la manière dont ils sont traités dans le cadre de l’intervention et leur expérience globale du changement. L’enquête et le questionnaire sont des exemples d’outils pouvant être utilisés pour le suivi des bénéficiaires.

                     

                    RESSOURCES

                    Ressources de l’OIM

                    2017a Manuel des projets de l'OIM. Deuxième édition. Genève (lien interne uniquement).

                          s.d.c PRIMA User Guide – Suivi des résultats (lien interne uniquement).

                          s.d.d Dossier Sharepoint PRIMA User Guide (lien interne uniquement).

                    Autres ressources

                    Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

                    2011 Project/Programme Monitoring and Evaluation (M&E) Guide. Genève.

                      Suivi d’une stratégie et d’une politique

                      Le suivi d’une politique ou d’une stratégie diffère du suivi d’un projet ou d’un programme en ce qu’il s’intéresse à la situation dans son ensemble ou au niveau macro de ce que l’Organisation vise à atteindre. Malgré cette différence, des approches similaires peuvent être appliquées pour le suivi d’une stratégie. Aux fins de suivi, il est utile de faire la distinction entre les stratégies élaborées aux niveaux national, régional et mondial. Étant donné que les stratégies visent à obtenir des résultats, en général à un niveau plus élevé que les projets et les programmes, il est également possible d’appliquer une matrice des résultats à une stratégie. Le tableau ciaprès présente les points essentiels à prendre en considération pour l’élaboration de stratégies afin de faciliter le suivi, ainsi que des orientations sur la manière d’effectuer un suivi généralisé de stratégies élaborées à différents niveaux. Des ressources pour des outils d’élaboration de stratégie figurent à la fin de la présente section.

                      Tableau 3.4. Suivi d’une stratégie

                      Type de stratégie Considerations for strategy development that facilitate monitoring How to monitor
                      Stratégie mondiale (comme une stratégie thématique ou départementale)
                      • Indiquer clairement comment les interventions de l’OIM répondent aux besoins en matière de migration à l’échelle mondiale.
                      • Indiquer clairement le changement ou le résultat escompté au niveau mondial

                      Les stratégies, à l’instar des autres interventions, doivent être suivies sur une base continue, quel que soit le niveau auquel elles sont mises en œuvre. Lors de la rédaction ou de l’élaboration d’une stratégie, il convient d’inclure une section sur les modalités de suivi.

                      Pour suivre les stratégies, il existe les méthodes suivantes :

                      • Questionnaires institutionnels.
                      • Élaboration d’une matrice de résultats pour les objectifs, les effets directs et les produits de la stratégie.
                      • Examens à mi-parcours, formels ou informels, de la stratégie.
                      • Établissement de rapports (formels et informels, externes et internes) sur la mise en œuvre de la stratégie sur une base régulière
                      • Un suivi régulier doit veiller à ce que les interventions en cours ou nouvelles soient clairement reliées aux résultats pertinents de la stratégie.
                      Stratégie régionale
                      • Utiliser des stratégies ou des cadres mondiaux pour la formulation d’indicateurs et de cibles, afin de garantir la cohérence entre plusieurs pays. Il peut s’agir du Cadre de gouvernance des migrations (MiGOF) et des ODD.
                      • Énoncer clairement la situation dans la région, les besoins, lacunes ou problèmes, la direction que la région entend prendre pour s’attaquer aux questions en jeu et la façon dont les attentes sont fixées au niveau régional afin d’en garantir le suivi.
                      • Expliquer comment les attentes et les processus régionaux peuvent contribuer aux stratégies et aux interventions au niveau national et interagir avec elles afin d’en permettre le suivi.
                      Stratégie nationale
                      • Décrire clairement la situation dans le pays pour éclairer le choix et l’élaboration de tous les résultats, indicateurs et cibles proposés devant faire l’objet d’un suivi.
                      • Utiliser les stratégies ou cadres mondiaux et régionaux à des fins de cohérence (y compris les ODD et le Plan-cadre des Nations Unies pour le développement durable).
                      • Lors de l’élaboration, établir un lien clair entre les interventions en cours et les résultats établis, afin de montrer comment l’OIM répond aux besoins particuliers du pays.

                       

                      INFORMATION - Politique de suivi

                      Les politiques sont souvent élaborées aux niveaux du système, de l’institution ou de l’organisation et peuvent faciliter les efforts visant à résoudre des problèmes complexes. Cependant, faut des politiques solides et fondées sur des éléments factuels pour pouvoir résoudre ces problèmes et réaliser des objectifs institutionnels et organisationnels. C’est pourquoi il est indispensable d’intégrer le suivi et l’évaluation dans le cycle des politiques, essentiellement pour les mêmes raisons que pour les interventions au niveau des projets, des programmes et des stratégies, y compris pour promouvoir la responsabilité et l’apprentissage. Dans cette optique, un grand nombre des aspects qui contribuent à un suivi réussi d’une stratégie peuvent aussi faciliter le suivi d’une politique. De même, des outils tels que l’élaboration et l’utilisation d’une matrice des résultats peuvent être utilisés pour le suivi d’une politique.

                      Pour des ressources supplémentaires concernant le suivi (et l’évaluation) d’une politique, voir la section Ressources ci-dessous.

                      CONSEIL

                      Si une matrice des résultats ou un cadre de suivi des résultats n’a pas été élaboré pour une stratégie ou une politique particulière, il est toujours possible de procéder au suivi de l’intervention au moyen d’examens et de rapports stratégiques fréquents, de manière plus qualitative. Les outils qui peuvent soutenir cette démarche sont les suivants : a) plan d’action ; b) examen de la stratégie à mi-parcours ; c) réunions régulières des principales parties prenantes de la stratégie sur l’orientation stratégique et d) l’établissement d’un lien entre les projets spécifiques et la stratégie pour identifier les lacunes potentielles en matière de mise en œuvre et/ou de financement.

                      EXEMPLE - Exemple d’élaboration d’un plan de suivi pour une stratégie

                      La stratégie nationale de l'OIM Thaïlande constitue un bon exemple d’élaboration d’un plan de suivi d’une stratégie. Elle montre comment les éléments essentiels du suivi au niveau du projet/programme, tels que la matrice des résultats, sont appliqués au niveau de la stratégie. Elle montre aussi diverses matrices des résultats, qui couvrent différents domaines thématiques répondant aux besoins spécifiques en matière de migration et indique comment elles sont liées à d’autres cadres mondiaux tels que les ODD.

                      RESSOURCES

                      Ressources de l’OIM

                      2017b IOM Thailand Internal National Strategy 2017–2020. N.p. Dossier SharePoint consacré au suivi et à l’évaluation (lien interne uniquement).

                      2018a IOM Country Strategy Draft Outline. Modèle interne dans le dossier SharePoint consacré au suivi et à l’évaluation (lien interne uniquement).

                      2018b IOM Country Strategy – Quick Guide. Modèle interne dans le dossier SharePoint consacré au suivi et à l’évaluation (lien interne uniquement).

                      Autres ressources

                      National Center for Injury Prevention and Control

                      2013 Step by step – Evaluating violence and injury prevention policies, Brief 1: Overview of policy evaluation. Centers for Disease Control and Protection (CDC), Atlanta.

                      Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)

                      s.d. Policy monitoring and evaluation.

                        Gestion et suivi à distance et suivi par un tiers

                        Cette section traite plus particulièrement des opérations et du suivi dans des environnements où il est difficile d’atteindre les populations vulnérables, y compris les contextes d’insécurité moyenne à élevée, tout en préservant la sécurité du personnel de l’Organisation. Elle aborde également le cas des programmes vastes et complexes, certains avec une couverture large, y compris ceux dont la mise en œuvre fait l’objet d’un suivi par un tiers. Les stratégies de gestion et de suivi à distance et le suivi par un tiers permettent d’atténuer les difficultés propres à de telles situations et aident l’OIM à fournir en continu une assistance ciblée tout en réduisant les risques pour le personnel.

                        Une structure de gestion mise en place à titre temporaire peut rapidement se transformer en une approche de mise en œuvre semi-permanente et/ou permanente dans les pays où la sécurité se détériore. Si la multiplication d’approches de gestion à distance a pu permettre de formuler un certain nombre de recommandations aux praticiens pour améliorer leurs résultats dans les zones difficiles d’accès, elle a également montré les limites de ces approches, y compris sur le plan du suivi de l’intervention et de la responsabilité à l’égard des populations touchées. Cette section portera sur la gestion à distance, le suivi à distance ainsi que le suivi d’interventions par un tiers.

                        Gestion à distance

                        Les approches de gestion à distance ont des conséquences non négligeables pour les pratiques en matière de suivi et de responsabilité, ainsi que pour l’aptitude de l’organisme de mise en œuvre à garantir l’obtention des résultats du projet/programme. Lorsque les conditions empêchent le personnel de rencontrer les bénéficiaires ou d’effectuer un suivi direct des activités, d’autres approches en matière d’effectifs ou des partenaires extérieurs doivent être envisagés. Une approche de gestion à distance s’impose quand l’administrateur ne peut être présent physiquement et que son contrôle technique, son suivi et sa responsabilité sont ainsi limités, ainsi que dans les situations où le risque de fraude et de corruption est plus élevé. Quelques exemples de situations courantes dans lesquelles des approches de gestion à distance peuvent être appliquées sont donnés ci-après.

                        Gestion à distance

                         

                        INFORMATION - Circonstances spéciales

                        La pandémie de COVID-19, en 2020, a engendré de nouvelles difficultés en matière de gestion et d’exécution d’interventions et, par conséquent, en matière de suivi et d’évaluation. Elle a toutefois été l’occasion de mettre en place un scénario inédit de gestion à distance, dans lequel la plupart des activités et mouvements étaient restreints pour tous les acteurs. Ces conditions renforcent la nécessité de mettre en place des systèmes de suivi à la fois solides et souples pour appuyer la mise en œuvre des interventions. En réponse aux défis posés par la pandémie de COVID-19, l’OIM a élaboré un document d’orientation intitulé Continuity of Monitoring and Evaluation Interventions during COVID-19, (Continuité des interventions de suivi et d’évaluation pendant la pandémie de COVID-19), qui propose des solutions de rechange en matière de collecte de données qui sont utiles tant dans les scénarios de gestion à distance que dans ceux de suivi à distance.

                        De manière générale, la gestion à distance, y compris le suivi à distance et certains aspects de la gestion par un tiers, peut constituer une réponse temporaire ou plus permanente aux défis logistiques et sécuritaires que pose la mise en œuvre directe des programmes.Cette section est fondée sur les retours d’information concernant la gestion par un tiers (recueillis en 2018), en matière de gestion par un tiers de la Division des situations de transition et de relèvement de l’OIM et de l’Unité d’évaluation d’OIG.Selon le degré d’éloignement, différentes stratégies peuvent être appliquées. Le bureau chargé de gérer l’intervention doit identifier une série de paramètres et de seuils généraux définissant le moment à partir duquel la mise en œuvre directe n’est plus possible ou n’est plus recommandée (par exemple, quels sont les risques que l’organisation est prête à prendre). Si nécessaire, le personnel du bureau extérieur peut demander au bureau régional dont il relève et/ou à a fonction centrale d’évaluation du Bureau de l’inspecteur général (Unité d’évaluation d’OIG) au Siège de l’aide pour établir les paramètres et les seuils.

                        Les éléments à prendre en considération sont les suivants :

                        • a) Sécurité physique/environnement opérationnel – une évaluation détaillée des risques et de la sécurité doit comprendre les éléments suivants :
                          • i) Une solide analyse du contexte et de l’environnement sécuritaire, y compris la dynamique du conflit (Groupe de la gestion des risques des Nations Unies), la distance par rapport aux sites du projet, les moyens de transport, leur disponibilité, les contraintes et les infrastructures.
                          • ii) Une analyse des niveaux de risque sur le plan de la sécurité (faibles/moyens/élevés).
                          • iii) Une analyse de l’accès aux sites du projet : aucun/irrégulier/régulier mais limité.
                        • b) Analyse des coûts des options – Une analyse des coûts doit comprendre les éléments suivants :
                          • i) Le montant pouvant être investi aux fins de délégation de la responsabilité de la mise en œuvre et de minimisation de l’impact sur la qualité du programme. Cela peut nécessiter d’analyser d’autres options rentables ou moins coûteuses.
                          • ii) Les possibilités de suivi/visites sur le terrain, selon les circonstances (environnement sécuritaire, éloignement et autres facteurs affectant le risque) ; la disponibilité des systèmes d’information ; l’identification de partenaires d’exécution efficaces ; la garantie d’un renforcement des capacités des partenaires locaux ; comment entretenir des relations efficaces avec les bénéficiaires, par exemple par des systèmes de réseaux communautaires ; les possibilités d’évaluer l’impact du programme par une gestion à distance.
                        • c) Stratégie de sortie – Étant donné que les systèmes de gestion à distance sont souvent plus coûteux et moins fiables que la gestion directe, il convient, le cas échéant, d’élaborer une stratégie de sortie pour passer de la gestion à distance à la gestion directe et de l’examiner régulièrement afin d’éclairer les décisions relatives à la mise en œuvre.
                        INFORMATION

                        Une mission de gestion de l’OIM devra, en consultation avec les responsables des bureaux régionaux et du Siège, également examiner la question de savoir qui décide de lancer un programme à distance et quels processus constituent la base de cette décision, y compris le cadre juridique.

                          Suivi à distance

                          La gestion à distance peut avoir d’importantes conséquences en ce qui concerne le cadre organisationnel, la responsabilité, le suivi et l’assurance de la qualité des interventions. Lorsqu’une situation exige une gestion à distance, la mise en place et l’utilisation de méthodes de suivi nécessite une attention accrue. En raison des difficultés logistiques que pose la conduite du suivi dans des environnements complexes et éloignés, il peut être nécessaire d’organiser des formations supplémentaires et de conclure des arrangements contractuels avec des liens hiérarchiques additionnels. De solides approches de suivi à distance sont indispensables pour soutenir et faciliter la gestion à distance.

                          Un défi commun du suivi à distance est l’allocation de ressources suffisantes pour la planification et la budgétisation de la mise en place de systèmes de suivi rigoureux et efficaces. Il est donc important d’identifier les contraintes opérationnelles et les limites budgétaires observées dans ces environnements fragiles et complexes. Cela peut également prévenir le recours abusif aux prorogations à coût nul. La prise en considération de telles contraintes et limitations dans la section Suivi de chaque proposition de projet peut également donner au donateur l’assurance qu’une attention est portée au suivi afin de garantir la qualité générale d’une intervention.

                          Grâce à l’utilisation d’approches spécifiques de la gestion à distance, le suivi de la mise en œuvre peut encore se poursuivre. Le tableau suivant présente les principales difficultés auxquelles se heurte le suivi à distance et les solutions envisageables pour y remédier.

                          Tableau 3.5. Suivi à distance : Principales difficultés et solutions envisageables

                          Défi Explication Solutions suggérées
                          Détérioration potentielle de la qualité des programmes Il peut être difficile de garantir la qualité de la programmation quand les projets sont complexes sur le plan technique.

                          Dans la mesure du possible :

                          • Prévoir, à titre préventif, un cadre de performance clair et solide, comprenant un plan de communication et des mécanismes d’assurance qualité.
                          • Scinder la complexité en éléments simples et intelligibles, y compris des procédures opérationnelles permanentes faciles à suivre pour les projets techniquement complexes.
                          • Organiser des réunions régulières et récurrentes avec l’équipe du projet/programme ; former le personnel, y compris les partenaires d’exécution, et actualiser leur connaissance du sujet ; effectuer des contrôles croisés et, sur une base continue, assurer une supervision continue et fournir des orientations techniques sur le sujet.
                          • Augmenter le nombre de visites de suivi car ces dernières peuvent contribuer à la supervision à distance, à l’orientation technique et au contrôle croisé des données.
                          Mécanismes de contrôle et de suivi fragiles Un suivi rigoureux risque d’être négligé quand un projet se heurte déjà à des priorités et des délais concurrents ou à des contraintes budgétaires. Un manque de capacité du personnel, d’approches et d’outils de suivi normalisés, des visites de suivi peu fréquentes, une mauvaise qualité des données collectées et le manque de triangulation des informations sont autant de facteurs susceptibles d’affaiblir le suivi et de déboucher sur une mauvaise prise de décisions, sur une détérioration potentielle de la qualité du programme et sur la corruption.

                          Dans la mesure du possible :

                          • Garantir une capacité de suivi spécifique au niveau de l’élaboration du programme/projet et de sa mise en œuvre.
                          • Élaborer un plan de suivi et d’évaluation qui énonce la stratégie générale de suivi, ses approches normalisées, ses sources, son calendrier et les processus et procédures de gestion.
                          • Fournir des outils de suivi normalisés qui sont régulièrement révisés et mis à jour.
                          • Renforcer régulièrement les capacités du personnel chargé du suivi.
                          • Introduire des contrôles dans le processus de suivi, selon que de besoin.
                          • Augmenter la triangulation des informations et intégrer une culture du suivi parmi les différents membres du personnel d’exécution, les bénéficiaires et les parties prenantes.
                          • Garantir la mise en place de mécanismes de communication et de partage de l’information en temps réel.
                          • Mettre en place des systèmes de suivi financier stricts pour atténuer la corruption.
                          Données et rapports insuffisants et/ou inexacts Une mauvaise qualité des données peut nuire à la qualité des rapports. Elle peut être due à l’insuffisance des capacités du personnel et/ou du temps passé sur le terrain en raison de problèmes de sécurité lors de la collecte des données.

                          Dans la mesure du possible :

                          • Mettre en place des outils de collecte de données faciles d’utilisation, ainsi que des plans de collecte de données sur le terrain indiquant des options de plan A et de plan B selon les éventuelles difficultés identifiées.
                          • Mettre en place un mécanisme efficace de contrôle de la qualité des données à la fin de chaque journée de collecte de données, ainsi que pendant la saisie et la soumission des données.
                          • Prévoir suffisamment de temps pour la formation et l’expérimentation des outils.
                            • Éviter les outils complexes ou longs, et se concentrer sur la collecte des informations réellement essentielles.
                          • D’un bout à l’autre du processus de collecte des données, appeler quotidiennement la personne de contact sur le terrain pour obtenir des informations actualisées ou résoudre des problèmes. Cela permettra de s’assurer que tout est sur la bonne voie, et peut être particulièrement utile en cas de collaboration avec des partenaires.
                          • Effectuer une triangulation fréquente des données.
                          • Mettre en place des systèmes de communication des données accessibles en ligne ou par téléphone portable, qui permettent des retours d’information en temps réel afin de réduire la distance physique.
                          Nombre réduit de visites et accès restreint aux sites de mise en œuvre Il peut être parfois difficile d’effectuer des visites de suivi sur les sites de mise en œuvre ou dans les bureaux extérieurs. Il peut en résulter une mauvaise communication, un partage de l’information insuffisant et un manque de contrôle de l’information, ce qui peut finalement nuire à la qualité de la mise en œuvre.

                          Dans la mesure du possible :

                          • Identifier une équipe de suivi qui n’est pas concernée par les restrictions de sécurité afin qu’elle effectue des visites sur le terrain pour le compte de l’équipe d’exécution (assurer une formation préalable s’il s’agit d’une équipe externe).
                          • Garantir un flux d’information cohérent en établissant des mécanismes qui offrent des espaces de collaboration en temps réel, assurent une plus grande sécurité des données, une coordination sans faille et des mécanismes de gestion et de contrôle améliorés.
                          • Veiller à ce que des visites de suivi soient régulièrement effectuées, dans la mesure du possible, étant entendu que la régularité et la fréquence des visites de suivi peuvent souvent être liées à la fréquence des besoins d’information, qui peuvent être déterminés grâce au cadre de suivi des résultats.
                          • Privilégier les mécanismes de suivi en ligne mentionnés ci-dessus, y compris la réception de photographies et des dispositifs de repérage GPS aux fins de distribution des biens.
                          • Envisager de recourir à un tiers pour les visites de suivi des activités de l’OIM. Il s’agirait d’entités jouissant d’un meilleur accès ou moins concernées par les contraintes de sécurité.
                          Capacités limitées du personnel/des partenaires Les limites les plus courantes concernent les compétences en matière de gestion, d’analyse des données, et d’établissement de rapports, ainsi que la bonne compréhension de concepts tels que le suivi et l’évaluation, l’action humanitaire et la responsabilité à l’égard des bénéficiaires.

                          Dans la mesure du possible :

                          • Introduire ces concepts au début d’une intervention, lors du renforcement des capacités du personnel, afin qu’il comprenne bien les exigences et les attentes.
                          • Envisager d’élaborer un calendrier de formation interne régulière, d’investir dans des modalités de formation en collaboration avec des acteurs locaux ou internationaux, promouvoir la présentation de bonnes pratiques et l’utilisation d’outils et modèles systématisés.
                          Faible contrôle technique de la mise en œuvre Fournir une assistance technique appropriée dans le cadre d’une gestion à distance peut être plus difficile.

                          Dans la mesure du possible :

                          • Envisager d’identifier un expert technique du suivi et de l’évaluation au sein de l’équipe (bureau extérieur ou de pays). S’il n’y en a pas, envisager de demander de l’aide auprès des bureaux régionaux pertinents ou des collègues compétents du Siège.
                          Mauvaise communication entre le bureau de pays principal ou le bureau principal délocalisé et les bureaux auxiliaires sur le terrain La communication peut être difficile dans des contextes de gestion à distance.

                          Dans la mesure du possible :

                          • Organiser des réunions régulières, virtuelles ou en présentiel, qui réunissent le personnel du Siège et des bureaux extérieurs ou les partenaires afin de renforcer les liens.
                          • Utiliser les modèles de rapport et les plateformes en ligne de partage de documents en temps réel, afin d’améliorer la communication, d’accroître la responsabilité, et de renforcer le suivi et le partage d’informations.
                          • Introduire des protocoles de communication.
                          Risque accru de fraude et de corruption Les risques de fraude et de corruption sont présents d’un bout à l’autre de la mise en œuvre d’une intervention et peuvent survenir dans des contextes de gestion à distance où le suivi est plus difficile. Des cas de fraude ou de corruption peuvent survenir à différents niveaux : au niveau de l’organisation, avec son propre personnel, au niveau du bénéficiaire ou au niveau du partenaire d’exécution. Certains facteurs socioéconomiques et politiques peuvent accroître les risques de fraude et de corruption.

                          Dans la mesure du possible :

                          • Tenir compte des facteurs contextuels pertinents lors de la mise en place de systèmes de contrôle, de suivi et de surveillance rigoureux.
                          • Mettre en place suffisamment de vérifications et de mécanismes de contrôle adaptés aux procédures et processus propres à l’intervention.

                           

                          INFORMATION - Systèmes de suivi à distance

                          Dans la mesure du possible, les systèmes de suivi à distance doivent permettre un retour d’information en temps réel. De tels systèmes présentent de nombreux avantages : ils peuvent assurer une communication bidirectionnelle en temps réel et/ou en temps quasi-réel dans des environnements éloignés, servant ainsi d’outil de gestion mais aussi de mécanisme de contrôle et d’assurance qualité. En recevant des informations/ données en temps quasi-réel, le personnel de l’OIM est capable d’identifier et de résoudre les difficultés beaucoup plus rapidement.

                          CONSEIL

                          Microsoft Office 365 est disponible pour tous les membres du personnel de l’OIM, et confient des outils pouvant être utilisés pour le suivi (à distance), comme suit :

                          Collaboration/partage en temps réel Espaces/plateformes de collaboration
                          Real-time collaboration/sharing

                           

                          Collaboration spaces/platforms

                           

                          Appels virtuels
                          Virtual calls

                           

                           

                          RESSOURCES

                          Ressources de l’OIM

                          2020 Continuity of Monitoring and Evaluation Interventions during COVID-19. Version du 8 avril. Unité d’évaluation d’OIG.

                          Autres ressources

                          Comité international de secours (IRC)

                          2016 IRC – Syria, Remote Management Guidelines. Dernière mise à jour août 2016.

                          Norman, B.

                          2012 Monitoring and Accountability Practices for Remotely Managed Projects Implemented in Volatile Operating Environments. Tearfund, Teddington, Royaume-Uni.

                          Price, R.

                          2018 Approaches to remote monitoring in fragile states. GSDRC Helpdesk Research Report. Université de Birmingham.

                          ? Ressources principalement liées à la COVID-19 qui peuvent aussi être appliquées à d’autres contextes.

                          Kopper, S. et A. Sautmann

                          2020 Best practices for conducting phone surveys. Abdul Latif Jameel Poverty Action Lab (J-Pal), 20 mars.

                            Suivi par un tiers

                            Le suivi par un tiers s’entend du système qui consiste à confier à des tiers le suivi et/ou des fonctions de suivi telles que la collecte (et parfois la vérification) de données pour le compte de l’entité chargée de l’exécution ou du donateur. Cependant, cette définition peut être précisée en fonction du contexte, et les modalités du suivi par un tiers peuvent prendre différentes formes, en particulier dans des environnements non permissifs. Par conséquent, lorsqu’on parle du suivi par un tiers, il est important de préciser laquelle des situations suivantes est évoquée.

                            a) L’OIM recourt au suivi par un tiers – En sa qualité d’entité de gestion, l’OIM utilise le suivi par un tiers pour suivre ses interventions : elle engage une équipe de suivi externe pour effectuer le suivi de ses propres performances et/ou de celles de ses partenaires d’exécution.

                            b) L’OIM est le tiers chargé du suivi– Une autre entité de gestion fait appel à l’OIM pour assurer le suivi de ses interventions : l’OIM est le tiers qui effectue le suivi des interventions mises par un autre organisme.

                            c) L’OIM est l’objet du suivi effectué par une autre entité – Une entité (généralement un organisme donateur) fait appel à une entité tierce pour assurer le suivi des performances de l’OIM : une intervention gérée par l’OIM est suivie par une entité tierce de suivi travaillant directement pour le donateur de l’intervention.

                            EXEMPLE

                            L’OIM a de l’expérience dans ces trois situations, comme le montrent les exemples suivants de l’OIM Pakistan :

                            a) L’OIM recourt au suivi par un tiers – L’OIM recourt au suivi par un tiers pour qu’il assure le suivi de la mise en œuvre de sa propre intervention et/ou des activités de ses partenaires d’exécution (tels que des ONG locales) : dans le cadre d’un programme de stabilisation communautaire de grande envergure financé par USAID, la situation au regard de la sécurité et les protocoles en matière de sécurité restreignent l’accès du personnel de l’OIM aux activités sur le terrain. C’est pourquoi le programme a recruté du personnel de terrain sur la base de contrats avec des tiers pour procéder au suivi des projets en cours dans les zones dont l’accès restreint. Le personnel a été formé et supervisé par des chargés du suivi et de l’évaluation de l’OIM dans le cadre d’une gestion et d’un suivi à distance, grâce à un système d’information pour la gestion du suivi et d’évaluation conçu pour ce programme afin de permettre un suivi en temps réel.

                            b) L’OIM est le tiers chargé du suivi – Une autre entité fait appel à l’OIM en tant que tiers pour assurer le suivi de ses interventions : l’OIM est le tiers chargé du suivi d’un projet exécuté par l’INL (Bureau of International Narcotics Law Enforcement Affairs) au moyen d’un système de suivi particulier.INL est le sigle du Bureau of International Narcotics and Law Enforcement Affairs du Département d’État des États-Unis. L’OIM n’est pas associée à la mise en œuvre du projet, sous quelque forme que ce soit, et se contente de suivre les performances du projet en tant que tiers chargé du suivi.

                            c) L’OIM est l’objet du suivi – Un organisme donateur recourt à un tiers pour assurer le suivi des performances de l’OIM : les activités de l’OIM ont été suivies par une entité tierce, financée par USAID. Cette entité était directement placée sous l’autorité de USAID, à qui elle signalait toute difficulté. Celle-ci était ensuite communiquée à l’OIM pour réponse. En cas de constatations contradictoires, l’OIM devait soumettre au donateur des rapports de suivi fondés sur des éléments factuels.

                            Le suivi par un tiers n’est pas seulement utilisé dans des situations d’urgence, mais aussi dans le cadre de programmes de grande envergure tels que, par exemple, le Programme d’admission des réfugiés des ÉtatsUnis (USRAP), qui fait appel au suivi par un tiers pour ses activités mises en œuvre aux quatre coins du monde par différents organismes, ou encore le programme du Fonds fiduciaire de l’Union européenne, où les performances de l’OIM font l’objet d’un suivi par une autre entité.

                            INFORMATION - Accords de suivi par des tiers : principaux points à prendre en considération

                            Dans tout scénario de suivi par un tiers, il est important de veiller à ce que les parties en présence aient des attentes claires et réalistes. Les accords contractuels définissent les paramètres et les conditions régissant tout scénario de suivi par un tiers, y compris les obligations et exigences des différentes entités en présence. Dans chacun des trois scénarios indiqués plus haut, il convient de garder à l’esprit plusieurs points essentiels lors de la conclusion d’un accord avec un tiers à des fins de suivi, comme suit :

                            a) Rôles et responsabilités : S’assurer que les rôles et responsabilités dans le cadre du scénario sont clairement définis pour chaque partie, y compris la fréquence du suivi et des rapports, les liens hiérarchiques, les voies et moyens de communication entre les parties, le personnel nécessaire à la mise en œuvre, les prestations et la répartition du travail entre les parties. D’autres obligations importantes peuvent être identifiées et incluses en fonction du contexte.

                            b) Protection des données : Identifier les problèmes potentiels de protection des données et les prendre en compte directement dans l’accord, ainsi qu’au début du suivi de la mise en œuvre. Même si l’OIM s’engage à faire preuve de transparence avec les partenaires chargés du suivi, les accords doivent être conformes aux Principes relatifs à la protection des données de l’OIM, aux orientations du Manuel de protection des données de l’OIM, et aux instructions du Bureau des affaires juridiques (LEG) concernant le choix des termes relatifs à la confidentialité dans les accords contractuels.

                            ? Afin de renforcer l’attachement de l’OIM à la transparence, il convient d’envisager d’attirer l’attention sur toute limitation particulière prévue au sujet du partage des données dès le début d’un accord sur le suivi par un tiers, idéalement lors des négociations initiales entre les parties à l’accord.

                            c) Indicateurs : Il est important de se mettre d’accord dès le départ sur l’objet du suivi et sur la manière dont les résultats sont mesurés. L’ajout ou la modification d’indicateurs, au-delà de ce qui a été initialement convenu dans le contrat avec le donateur et sans l’accord de toutes les parties, peut compliquer ou entraver la communication précise des résultats et dans certaines situations, compliquer considérablement les mécanismes établis de collecte de données.

                            d) Accords multiples : Dans presque toutes les situations, un accord de suivi par un tiers sera conclu dans le cadre d’un projet ou d’un programme existant. Dans ces cas, un accord avec le donateur existera déjà. Il est donc essentiel que tous les accords de suivi par un tiers soient conformes aux obligations de l’OIM énoncées dans l’accord initiale avec le donateur. Dans la mesure du possible, si un suivi par un tiers est exigé par un donateur, il faut tenter de s’entendre sur les paramètres, y compris les considérations éthiques de l’OIM relatives à la protection des données, ainsi que sur les rôles et responsabilités de toutes les parties avant la conclusion de l’accord initial avec le donateur

                            Enfin, s’il existe des questions ou des désaccords au sujet des accords de suivi par un tiers et des termes qui y sont employés, il convient de demander l’aide de LEG. Pour de plus amples informations sur les questions relatives aux achats liées au suivi par un tiers, voir IN/284.

                            Difficultés et risques du suivi par un tiersLes sections suivantes sont tirées des informations rassemblées par la Division des situations de transition et de relèvement, élaborées par l’Unité d’évaluation d’OIG en 2018.

                            Si le suivi par un tiers permet de suivre indirectement, de vérifier, de valider et de recueillir des données en temps réel ainsi que de changer le cap des interventions de l’OIM, il comporte également quelques limites : rapports de mauvaise qualité sur les visites de suivi, dépenses inattendues (entre autres, aux fins d’amélioration de la qualité), absence de transparence et difficulté à recueillir des données au niveau des effets directs). Une grande partie des risques inhérents à la gestion à distance sont également valables pour le suivi par un tiers.

                            Autres risques potentiels associés au suivi par un tiers
                            Programmatiques
                            • Conception inappropriée : Le budget ne prévoit pas, par exemple, les voyages en avion, ni un système de suivi et d’évaluation et des formations en bonne et due forme.
                            • Surveillance technique/de la mise en œuvre : Supervision uniquement à distance.
                            • Retour d’information et participation médiocres : S’il n’existe aucun retour d’information direct et régulier aux fins de suivi (par exemple parce que les visites de projet sont irrégulières ou que les cadres de suivi et d’évaluation sont inappropriés), les performances du programme peuvent être mises en péril, par exemple à cause d’un risque de corruption, du recrutement de compétences inadéquates ou d’une mauvaise gestion.
                            • Communication : Collecte et communication de données inexactes/incohérentes/périmées ; triangulation des données extrêmement difficile ; faible communication avec le personnel de terrain et des sièges.
                            • Relations limitées avec la communauté/acceptation et participation limitées.
                            Institutionnels
                            • Risques financiers : Si un système de suivi par un tiers est faible en raison de limites financières, le suivi et les rapports peuvent s’en ressentir, ce qui affaiblit l’intérêt d’un suivi par un tiers.
                            • Risques pour la réputation : Les personnes chargées du suivi par un tiers doivent être sélectionnés compte dûment tenu des comportements éthiques, du professionnalisme, des sensibilités culturelles et de la réputation. Une mauvaise sélection peut nuire à la réputation de l’organisation recourant au suivi par un tiers.
                            Autres
                            • Conflit d’intérêts au niveau du suivi par un tiers, engendrant un suivi biaisé en raison de ses avantages et d’autres occasions contractuelles.

                             

                            INFORMATION - Principaux enseignements tirés de l’expérience de l’OIM concernant la mise en œuvre du suivi par un tiers

                            a) Affecter des ressources suffisantes au renforcement des capacités du personnel chargé du suivi par un tiers, afin de garantir un travail de qualité tout au long du processus de suivi. Il est fortement recommandé d’utiliser des manuels, des guides, des notes d’orientation et les différents modèles pour ces systèmes de suivi à distance. Dans un souci de conformité, il est important de respecter les normes de l’OIM, telles que les Principes relatifs à la protection des données de l’OIM.

                            b) Il est important, dès la conclusion d’un arrangement de suivi par un tiers, soit dans l’accord luimême, soit dans un document en annexe ou un avenant, de s’entendre sur les paramètres régissant la collecte, la gestion et l’utilisation éthiques des données, et de relier les efforts de suivi par un tiers au cadre de responsabilité à l’égard des populations touchées de l’OIM (voir le chapitre 5 sur les thèmes transversaux de l’OIM : Responsabilité à l’égard des populations touchées).

                            c) Lors de la définition des rôles et responsabilités dans un accord de suivi par un tiers, veiller à ce que toutes les parties aient une compréhension réaliste des ressources humaines et autres requises pour faciliter les activités de suivi par un tiers. Que l’OIM recoure au suivi par un tiers ou qu’elle fasse elle-même l’objet d’un suivi par un tiers, les exigences en matière de collecte de données, comme la facilitation des visites de suivi ou la rédaction de rapports, ne doivent pas limiter la capacité de l’organisation chargée de la mise en œuvre de l’intervention.

                            RESSOURCES

                            Les ressources précitées concernant la gestion et le suivi à distance peuvent également s’appliquer au suivi par un tiers, selon la situation.

                            Ressources de l’OIM

                            2010a Manuel de protection des données de l'OIM. Genève.

                            2010b Annexe X: Principes relatifs à la protection des données de l'OIM (lien interne uniquement).

                            2021 Changes to Procurement, Implementing Partners Selection and Related Contracting Procedures (IN/284) (lien interne uniquement).

                              Les éléments du plan de suivi et d’évaluation

                              Ce chapitre a, jusqu’ici, abordé les divers types de suivi, y compris les quatre domaines principaux à suivre : les résultats, les activités, le budget et les dépenses, et les risques.

                              INFORMATION

                              Comme indiqué dans la section Types de suivi du présent chapitre, le système PRIMA peut également servir à suivre les résultats, à l’aide de la matrice des résultats et du cadre de suivi des résultats.

                              Pour plus d’informations sur l’utilisation de PRIMA pour le suivi des résultats, voir le document PRIMA User Guide, Annex 5: Results Monitoring (lien interne uniquement).

                              Ensemble, ils constituent les principaux éléments à utiliser pour planifier et effectuer le suivi des projets, programmes, stratégies et politiques. Conjointement avec la planification de l’évaluation traitée au chapitre 5 des Lignes directrices de l’OIM relatives au suivi et à l’évaluation, ces éléments forment le plan de suivi et d’évaluation. Celui-ci décrit le plan général appliqué au suivi et à l’évaluation de l’ensemble de l’intervention. Il doit préciser la stratégie de suivi, les approches, les études, les examens ou les évaluations à mener, en détaillant les sources de données, le calendrier et les processus de gestion, et résumer la théorie du programme dans son ensemble, y compris la théorie du changement ou la matrice des résultats.

                              Même s’il existe différentes définitions, les termes « plan de suivi et d’évaluation » et « cadre de suivi et d’évaluation » sont souvent utilisés de manière interchangeable. Cependant, bien qu’ils semblent identiques, ils renvoient à deux concepts différents.

                              Le tableau 3.6 présente certains éléments clés.

                              Tableau 3.6. Comparaison des principaux éléments : Plan de suivi et d’évaluation et cadre de suivi et d’évaluation

                              Plan de suivi et d’évaluation Cadre de suivi et d’évaluation

                              Dans certains cas, une description détaillée de la logique du projet, des évaluations envisagées et des activités de suivi, ainsi que des outils de suivi et d’évaluation peut être requise. Par exemple, lorsqu’il faut mesurer le succès d’un projet très vaste ou très complexe, que divers partenaires seront associés aux activités de suivi et d’évaluation, ou que le donateur exige un plan plus précis de la manière dont le suivi et l’évaluation seront assurés au début de l’intervention.

                              La définition la plus courante d’un cadre de suivi et d’évaluation est un tableau énumérant tous les indicateurs (et leur brève définition), ainsi que la source des données, la base de référence, la cible, la fréquence de mesure, la méthode et les outils de collecte de données, ainsi que la personne chargée de mesurer les résultats. Pour l’OIM, le concept qui se rapproche le plus d’un cadre de suivi et d’évaluation est le cadre de suivi des résultats. Dans de nombreux cas, un cadre de suivi des résultats suffira pour suivre les résultats d’une intervention de l’OIM, accompagné des plans indiqués dans les sections Suivi et Évaluation du descriptif de projet.
                              Idéalement, un plan de suivi et d’évaluation doit être établi lors de la phase initiale (lancement) d’un projet, avant le démarrage de la mise en œuvre, et doit être revu périodiquement pour refléter les changements survenus dans le contexte de la mise en œuvre, ou après que d’importantes modifications ont été apportées à la conception du projet. Le cadre de suivi et d’évaluation est, lui aussi, élaboré au début du projet. Il devra peutêtre faire l’objet d’un examen périodique pour refléter les changements dans la mise en œuvre.
                              Le cadre de suivi et d’évaluation peut être une composante du plan de suivi et d’évaluation et y être inclus.
                              INFORMATION

                              Même si les deux concepts sont présentés ici comme étant distincts, il est toujours conseillé de demander des précisions à un donateur ou à un partenaire particulier pour s’assurer que les termes employés et les attentes connexes sont compris de la même manière.

                              Un plan de suivi et d’évaluation permet de relier toutes les composantes du suivi et de l’évaluation, tels que les plans de visites sur le terrain, le cadre de suivi des résultats, la collecte et l’analyse des données et les exigences en matière d’utilisation, les activités d’apprentissage et de réflexion et d’autres informations. Dans certains cas, un plan de suivi et d’évaluation peut également contenir une description détaillée des indicateurs de l’intervention. Il est utile de rassembler tous les éléments qui permettent de suivre et d’évaluer une intervention dans un seul document ou dossier, afin de mieux gérer les processus de suivi et d’évaluation, de promouvoir l’accès à tous les documents et une compréhension commune au sein de l’équipe du projet, ainsi que faciliter les examens et évaluations éventuels.

                              Bien qu’il existe plusieurs modèles de plan de suivi et d’évaluation, les paragraphes suivants décrivent les principaux éléments d’un plan de suivi et d’évaluation de base et d’un plan avancé.

                              Modèle de plan de suivi et d’évaluation de base

                              a )Cadre de suivi des résultats
                              Inclure dans le document une copie du cadre de suivi des résultats élaboré. Les dernières colonnes – degré de réalisation et Progrès – peuvent être laissées en blanc. Une copie séparée du cadre de suivi des résultats peut être conservée afin de suivre les progrès réalisés.

                              b) Planification du suivi des activités, des questions financières et des risques
                              Parfois, le suivi des activités, le suivi des questions financières et le suivi des risques ne sont pas considérés comme faisant partie du plan de suivi et d’évaluation, mais plutôt comme une partie distincte de la gestion du projet. Cependant, le plan de suivi et d’évaluation peut inclure une référence à la manière dont ces éléments sont suivis.
                              Pour l’OIM, les principaux outils référencés dans le Manuel des projets de l’OIM sont : le plan de travail détaillé, les rapports PRISM et/ou les outils sur mesure, et le plan de gestion des risques. Les outils de collecte de données doivent également être mentionnés dans cette section du plan de suivi et d’évaluation. Pour plus d’informations sur les outils de collecte de données, voir le chapitre 4 des Lignes directrices de l’OIM relatives au suivi et à l’évaluation.

                              c) Plan de travail détaillé
                              Le plan de suivi et d’évaluation doit être entièrement relié au plan de travail détaillé, y compris en s’assurant que les activités de suivi et d’évaluation sont incluses dans le plan de travail général. Un plan de travail détaillé est complet et réaliste, avec les bonnes personnes affectées à chaque tâche, et prend en compte les flux de travail et les éventuels problèmes de calendrier dès le début du projet. Il peut également permettre de trouver des synergies entre les activités opérationnelles et les activités de suivi et d’évaluation, par exemple en programmant les visites de suivi en fonction des autres activités d’intervention prévues. L’administrateur de projet peut utiliser le plan de travail détaillé pour tenir chacun informé de l’état d’avancement, y compris l’équipe du projet, le chef de mission et le donateur (voir le Module 4 du Manuel des projets de l’OIM pour plus de détails).

                              d) Planification de l’examen et de l’évaluation
                              Sur la base des informations figurant dans la proposition de projet, des précisions peuvent être fournies dans les plans d’évaluation, y compris le type, la date estimée, l’usage ou les envisagés, les méthodologies, les outils de collecte de données, les évaluations internes ou externes et le budget. Des détails peuvent également être fournis au sujet des examens prévus (par exemple des analyses de la performance du projet), considérés comme une forme de suivi.

                              Modèle de plan de suivi et d’évaluation avancé

                              a) Aperçu et contexte
                              Décrire le contexte et l’historique et donner une brève description du projet.

                              b) Description de la théorie du changement
                              Une théorie du changement peut aussi être élaborée dans le cadre du plan de suivi et d’évaluation. Selon ce qui figure dans le descriptif de projet, la théorie du changement peut être élargie et comprendre une description et/ou une représentation visuelle des changements attendus et des hypothèses/ postulats qui sous-tendent les relations causales entre les activités, les produits et les effets directs. Il est important de rappeler que la théorie du changement va au-delà de la matrice des résultats de l’OIM, donnant une image de la façon dont le changement se produit, y compris les voies conduisant aux résultats, que l’intervention en question peut ou non maîtriser. Pour plus d’informations sur la théorie du changement, voir la section Théorie du changement du présent chapitre.

                              c) Cadre de suivi des résultats
                              Inclure dans le document une copie du cadre de suivi des résultats. Les dernières colonnes − Degré de réalisation et Progrès − peuvent être laissées en blanc, et une copie séparée du cadre de suivi des résultats peut être conservée afin de suivre les progrès réalisés.

                              d) Planification du suivi des résultats
                              Sur la base des plans figurant dans le cadre de suivi des résultats, des précisions pourront être apportées sur les méthodologies, les approches et les outils connexes, y compris les outils de collecte de données à utiliser pour les indicateurs de suivi, ainsi que pour le suivi d’autres domaines, comme le contexte et les besoins de l’intervention et la satisfaction des bénéficiaires.

                              e)Planification du suivi des activités, des questions financières et des risques Parfois, le suivi des activités, des questions financières et des risques n’est pas considéré comme faisant partie du plan de suivi et d’évaluation, mais comme une partie distincte de la gestion du projet. Néanmoins, le plan de suivi et d’évaluation peut inclure une référence sur la manière dont ces éléments sont suivis.

                              Pour l’OIM, les principaux outils référencés dans le Manuel des projets de l’OIM sont : le plan de travail détaillé, les rapports PRISM et/ou les outils sur mesure, ainsi que le plan de gestion des risquesPour des informations supplémentaires concernant l’élaboration d’outils de suivi des activités, des résultats, du budget et des dépenses et des risques, voir le Module 4 du Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement). . Les outils de collecte de données doivent également être référencés dans cette section du plan de suivi et d’évaluation. Pour plus d’informations sur les outils de collecte de données, voir le Chapitre 4 des Lignes directrices relatives de l’OIM au suivi et à l’évaluation.

                              f) Plan de travail détaillé
                              Le plan de suivi et d’évaluation doit être entièrement relié au plan de travail détaillé, et garantir que les activités de suivi et d’évaluation sont prévues dans le plan de travail général. Un plan de travail détaillé est complet et réaliste, avec les bonnes personnes affectées à chaque tâche, et tient compte des flux de travail et des éventuels problèmes de planification dès le début du projet. Il peut également permettre de trouver des synergies entre les activités opérationnelles et les activités de suivi et d’évaluation, par exemple en programmant les visites de suivi en fonction des autres interventions prévues. L’administrateur de projet peut utiliser le plan de travail détaillé pour tenir chacun informé de l’état d’avancement en œuvre, y compris l’équipe de projet, le chef de mission et le donateur (voir le Module 4 du Manuel des projets de l’OIM pour de plus amples informations).

                              g) Données : gestion, rôles et responsabilités
                              Indiquer comment les données de suivi seront recueillies, stockées (y compris leur saisie dans des systèmes de gestion des données tels que PRIMA) et gérées. Cela doit être fait non seulement pour les données utilisées pour communiquer sur les indicateurs, mais également pour toutes les données recueillies aux fins du suivi d’autres domaines. Cette section peut mentionner les limitations ou difficultés potentielles, donner des informations sur la ventilation des données, et renfermer des plans concernant le partage et l’examen des données avec des partenaires internes ou externes. La confidentialité des données doit également être prise en compte, y compris en indiquant la conformité de l’intervention avec la politique de l’OIM relative à la protection des données. Les normes et plans garantissant la qualité des données peuvent également y figurer. Enfin, les rôles et responsabilités de chaque équipe de projet en matière de collecte et d’analyse de données peuvent être mentionnés dans cette section.

                              h) Planification des visites de suivi par le personnel chargé du programme
                              Des orientations peuvent être fournies sur la manière de mener des visites de suivi, accompagnées de références aux formulaires normalisés à utiliser pour recueillir des données sur les activités, les résultats ou d’autres domaines à suivre, ainsi que sur la manière de documenter ou d’établir un rapport sur les visites de suivi.

                              i) Plan de collaboration avec les partenaires d’exécution en matière de suivi et d’évaluation
                              Une section peut être ajoutée pour décrire les plans visant à garantir que les partenaires d’exécution disposent de systèmes de suivi solides pour fournir régulièrement à l’OIM des données et des informations précises sur les progrès et l’efficacité de leurs activités mises en œuvre. Cela peut inclure une description de la collecte des données, y compris la fréquence, les formulaires normalisés à utiliser ou les formations à dispenser aux partenaires d’exécution. Ces éléments peuvent être particulièrement utiles dans des situations de gestion à distance.

                              j) Planification des rapports
                              Cette section peut indiquer les dates des rapports aux donateurs et les modèles correspondants, ou les mécanismes d’établissement de rapports conjoints. Les plans relatifs à l’établissement des rapports peuvent également porter sur les rapports de suivi internes, ainsi que sur tout rapport régulier demandé au bureau extérieur, tel que les rapports au Siège, aux bureaux régionaux ou à l’équipe de pays des Nations Unies. Il peut également s’agir de plans pour le partage et l’utilisation des rapports. Des graphiques peuvent être ajoutés pour montrer comment les diverses données recueillies contribuent aux différents rapports. Pour plus de détails sur les rapports, se reporter à la section suivante du présent chapitre.

                              k) Planification de l’examen et de l’évaluation
                              Sur la base des informations figurant dans la proposition de projet, des détails supplémentaires peuvent être fournis sur les plans d’évaluation, y compris le type, la date estimée, l’utilisation/les utilisateurs prévus, les méthodologies, les outils de collecte de données, l’évaluation interne ou externe et le budget. Un projet du mandat de l’évaluation peut également être annexé ou référencé et sauvegardé dans les fichiers du projet dès qu’il sera disponible. Des détails peuvent également être inclus sur tout examen prévu, comme les analyses de la performance du projet et les examens a posteriori (voir le Chapitre 5 pour plus d’informations concernant ces exercices)

                              l) Planification de la réflexion et de l’apprentissage
                              Une section pourrait également être envisagée dans le plan de suivi et d’évaluation avancé pour décrire tout autre mécanisme de réflexion et d’apprentissage à partir des résultats du suivi et de l’évaluation, y compris toute recommandation issue des examens et des évaluations. Il peut être fait référence aux mécanismes de coordination du projet, tels que les réunions de l’équipe de projet et les comités de pilotage du projet, ainsi qu’à d’autres moyens formels et informels de faciliter l’apprentissage, que ce soit en interne au sein de l’équipe du projet ou en externe avec les partenaires, tels que des ateliers d’examen annuel ou des ateliers sur les enseignements tirés. Il convient également de prévoir quand et comment le plan de suivi et d’évaluation proprement dit sera examiné et mis à jour selon que de besoin.

                              m) Ressources pour le suivi et l’évaluation
                              Enfin, le plan de suivi et d’évaluation pourrait renfermer des informations sur le budget total du suivi et de l’évaluation, y compris une ventilation du budget au cas où il y aurait plusieurs budgets liés aux activités de suivi et d’évaluation, et indiquer les autres ressources nécessaires pour l’exécution des fonctions de suivi et d’évaluation, telles que les ressources humaines et les matériels/équipements. Cette section doit détailler les ressources financières, les ressources humaines et les matériels disponibles pour le suivi et l’évaluation.

                              EXEMPLE

                              Le tableau suivant donne un aperçu graphique d’un plan de suivi et d’évaluation, en indiquant comment il s’appuie sur l’élaboration du projet et contribue à la responsabilité et à l’apprentissage.

                              Note: Modifié sur la base d’un graphique élaboré par le Bureau régional de l’OIM à Vienne (2017).

                              Suivi et établissement de rapports sur les résultats

                              L’établissement de rapports sur les résultats de l’intervention est un élément essentiel pour garantir la conformité avec l’approche axée sur les résultats. Des rapports sont établis à différents intervalles tout au long du cycle de vie d’une intervention. Fondés sur les connaissances opérationnelles et les pratiques exemplaires, les rapports contribuent également à l’approfondissement des connaissances institutionnelles de l’OIM. Ils permettent de communiquer des informations sur l’avancement de l’intervention, les résultats obtenus, les enseignements tirés, les obstacles rencontrées, les mesures prises pour surmonter et relever les défis, et sur les bonnes pratiques identifiées au cours de la mise en œuvre.

                              L’établissement de rapports est une composante obligatoire de la gestion des interventions. Des informations régulières aux donateurs, aux États Membres et aux autres parties prenantes sur l’état d’avancement d’une intervention contribue à la transparence et à la responsabilité et garantissent le respect des engagements contractuels. L’établissement de rapports internes, tels que les rapports de suivi, les rapports des partenaires d’exécution, les comptes rendus de réunions et les registres des enseignements tirés constituent un autre élément important de la gestion de projet qui peut également faciliter l’établissement de rapports externes. L’établissement de rapports nécessite de tenir un registre de toutes les mesures prises au cours de la mise en œuvre. Par conséquent, les rapports sont une précieuse source d’informations pour les vérificateurs et les évaluateurs qui déterminent si une intervention a été mise en œuvre avec succès, conformément aux règles et règlements de l’OIM ainsi qu’à l’accord conclu avec le donateur.Module 5 of Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement).

                              CONSEIL - Mise en œuvre d’un plan d’établissement de rapports

                              Les bureaux de l’OIM doivent envisager d’élaborer un plan d’établissement de rapports afin d’anticiper les besoins en la matière et de faire en sorte que suffisamment de temps est prévu pour la collecte des données et la préparation des rapports. Ce plan peut faire partie d’un plan de suivi et d’évaluation (voir la section précédente Synthèse : plan de suivi et d’évaluation) ou être élaboré en tant que plan autonome.

                              Un plan d’établissement de rapports peut porter sur les rôles en la matière (qui est chargé de l’établissement des rapports), les types de rapports nécessaires, la fréquence de production, les procédures d’examen des rapports et les destinataires des rapports Adapté de UNICEF, 2017, p. 161 (lien interne uniquement). . Les plans d’établissement de rapports peuvent inclure des rapports propres à l’intervention, ainsi que tous les rapports réguliers demandés au bureau extérieur, comme les rapports au Siège, aux bureaux régionaux ou à l’équipe de pays des Nations Unies

                              Le Module 5 du Manuel des projets de l’OIM donne des orientations détaillées sur la procédure d’établissement de rapports aux donateurs et ses trois grandes phases : a) préparation ; b) examen et approbation et c) soumission. La présente section concerne l’établissement de rapports sur les résultats à l’aide des constatations issues du suivi, les sections spécifiques du rapport descriptif aux donateurs pour améliorer les rapports sur les résultats, et la manière dont les rapports peuvent contribuer à l’apprentissage institutionnel.

                              Établissement de rapports sur les résultats
                              INFORMATION

                              Rédiger un rapport consiste à communiquer des résultats.

                              L’établissement de rapports est une composante essentielle du suivi et de l’évaluation car il permet de présenter les données recueillies et les constatations destinées aux principales parties prenantes et pour déterminer la performance globale. Les rapports sur les résultats fournissent des éléments factuels et des informations aux décideurs afin d’éclairer les processus décisionnels. Les rapports de suivi internes et les rapports aux donateurs externes peuvent avoir plusieurs objectifs, selon les besoins d’information d’une intervention, ainsi que les informations dérivées du suivi et de l’évaluation, qui peuvent être utilisées à différentes fins. Les informations relatives au suivi et à l’évaluation peuvent servir à:Adapté de Kusek et Rist, 2004.

                              Collecte de données aux fins de rapports axés sur les résultats

                              Les données nécessaires pour rendre compte des progrès accomplis dans la réalisation des cibles fixées pour les indicateurs doivent être recueillies pendant toute la mise en œuvre d’une intervention, et compilées et analysées avant l’établissement du rapport. Ces données englobent celles requises des parties prenantes et des partenaires d’exécution. C’est pourquoi il est important de préciser pourquoi, quand et comment les données nécessaires à l’établissement des rapports seront recueillies.

                              La matrice des résultats et le cadre de suivi des résultats réunissent des informations importantes, si bien qu’ils peuvent servir de ressource pour l’établissement de rapports axés sur les résultats.Pour de plus amples informations sur le cadre de suivi des résultats, voir la section Cadre de suivi des résultats du présent chapitre.

                              EXEMPLE - Recueillir des données aux fins de rapports axés sur les résultats, et non sur les activités

                              Dans le cas d’un résultat concernant le renforcement des capacités, si l’accent est mis sur les connaissances acquises, avec un indicateur mesurant le pourcentage de participants dont les connaissances ont augmenté ou le pourcentage de ceux déclarant être en mesure d’appliquer les connaissances acquises, il sera possible, une fois ces données recueillies, d’établir un rapport qui, sur la base de ces informations, pourra mettre en relief un changement dans les capacités grâce à des connaissances accrues.

                              En revanche, si l’indicateur n’est pas utilisé et que les données ne sont pas recueillies, alors le rapport ne peut qu’indiquer le nombre de personnes formées ou le nombre de formation assurées, ce qui ne suffit pas pour démontrer un changement, à savoir que la formation dispensée a permis d’obtenir un changement et que le résultat escompté de l’activité de renforcement des capacités a été atteint.

                              Quelle que soit la qualité de la collecte et de l’analyse des données, celles-ci doivent également être bien présentées, compte tenu du public cible. Si les données sont mal présentées, les rapports perdent de leur utilité, ce qui revient à un gaspillage de ressources et du temps. Au moment d’identifier la finalité de la collecte de données, il est important de prévoir, d’entrée de jeu, des structures de rapport solides. Le graphique ci-dessous représente le cycle de la collecte, de l’analyse, de la communication et de l’utilisation des données :


                               

                              Rédiger un rapport axé sur les résultats

                              Lorsqu’on considère l’établissement de rapports du point de vue du suivi et de l’évaluation, certaines pratiques additionnelles peuvent être utilisées pour garantir un rapport axé sur les résultats.Le Manuel des projets de l’OIM fournit des informations sur le contenu des rapports, y compris des conseils généraux sur la rédaction des rapports dans le Module 5 (lien interne uniquement).Il est important d’employer des formulations actives qui rendent compte du processus du changement, en expliquant un changement mesurable, visible et concret dans un contexte donné. Les formulations employées dans le rapport doivent mettre en lumière ce qui a changé par suite de l’intervention, plutôt que d’être focalisées sur ce qui est mis en œuvre pour créer ce changement.

                              Par le passé, les rapports étaient souvent axés sur les activités mises en œuvre, au détriment des résultats obtenus au niveau des produits et des effets directs, ou de l’impact de l’intervention sur la réalisation d’un objectif d’intervention. Les rapports doivent :

                              • Indiquer comment s’est déroulée la mise en œuvre, depuis les activités jusqu’aux résultats, et comment les ressources ont été utilisées pour obtenir ces résultats.
                              • Donner un aperçu des données quantitatives et qualitatives qui témoignent des progrès réalisés sur la voie des résultats.
                              • Souligner les difficultés rencontrées par le projet ou le programme et les points susceptibles d’amélioration.Chapitre 6 de UNICEF, 2017, pages. 146–148.

                              Il existe encore d’autres conseils concernant la rédaction de rapports axés sur les résultats qui rendent dûment compte des changements survenus.

                              Conseils additionnels pour rendre compte des changementsAdapté de UNICEF, 2017, p. 150.
                              • Lors de l’établissement de rapports sur des activités achevées, veiller à analyser et à préciser leurs effets. L’accent doit être mis sur la communication des résultats plutôt que sur une description détaillée des activités, qu’il serait préférable de fournir dans des annexes séparées.
                              • Présenter les preuves du changement et analyser les progrès au moyen des indicateurs, des bases de référence et des cibles lors de la rédaction de rapports descriptifs. Les preuves du changement peuvent être présentées sous la forme d’histoires présentant un intérêt humain, de témoignages personnels, d’études de cas, de vérifications ou de recherches indépendantes, de photos ou d’analyses statistiques, entre autres.
                              • Fournir le contexte dans lequel s’inscrivent les progrès et les changements constatés, en se référant également à la théorie du changement.
                              • Intégrer les enseignements tirés et les pratiques couronnées de succès à tous les niveaux de l’établissement des rapports.
                              • Souligner comment les difficultés et les obstacles ont été surmontés.
                              • Réfléchir de manière critique à la contribution des activités du projet aux résultats, et aux autres facteurs susceptibles de contribuer aux résultats.

                               

                              EXEMPLE

                              Des exemples de formulations axées sur les résultats sont donnés ci-après :

                              Activité Rapport axé sur les résultats
                              L’OIM a acheté et installé 20 conteneurs adaptés aux conditions hivernales dans la zone frontalière En décembre, le nombre de migrants dormant dans des logements adaptés à l’hiver a augmenté de 25 % dans le pays.
                              L’OIM a enregistré des enfants migrants et assuré leur transport jusqu’à des écoles locales dans la zone où se trouve le centre d’hébergement. En 2021, le taux de scolarisation des enfants migrants résidant dans des centres d’hébergement pour migrants est passé de 30 % à 90 %.

                              Pour plus d’exemples et d’informations, se reporter au Module 5 du Manuel des projets de l’OIM.

                              Tout au long de l’établissement des rapports, il y a lieu de maintenir un juste équilibre entre les formulations descriptives et les formulations analytiques. Les formulations descriptives expriment ce qui s’est passé ; elles sont complétées par des formulations analytiques, qui expliquent le pourquoi de ce qui s’est passé, ce qui a pu être atteint (au-delà des activités et des produits immédiats) et les conséquences éventuelles.

                              Formulations descriptives Formulations analytiques
                              Indiquent ce qui s’est passé Identifient l’importance des constatations
                              Indiquent l’ordre dans lequel les choses se sont passées Évaluent les points forts et les points faibles
                              Expliquent comment quelque chose fonctionne Formulent des jugements raisonnés
                              Énumèrent les détails Expliquent les raisons de chaque option choisie

                              Parallèlement à l’accent mis sur les résultats et aux formulations descriptives et analytiques, d’autres facteurs renforcent la qualité des rapports. Un rapport efficace est pertinent, actuel, complet, précis, concis, facile d’utilisation, cohérent et d’un bon rapport qualité-prix. Il présente également des données de qualité. La liste de questions donnée dans le tableau suivant permettant de savoir si un rapport répond à ces critères :Adapté de FIRC, 2011.

                              Pertinent
                              • Quelle est l’utilisation ou la finalité du rapport ?
                              • Tout rapport excessif et inutile a-t-il été évité ?
                              Actuel
                              • Le rapport est-il présenté en temps voulu pour l’usage auquel il est destiné ?
                              Complet
                              • Le rapport fournit-il suffisamment d’informations pour l’usage auquel il est destiné ?
                              Précis
                              • Le rapport fournit-il des faits et des chiffres adéquats ?
                              Concis et facile d’utilisation
                              • La formulation du rapport est-elle adaptée au public visé ?
                              • Le langage est-il clair, concis et facile à comprendre ?
                              Cohérent
                              • Le rapport utilise-t-il des unités et des formats disponibles et comparables dans le temps pour permettre le suivi des progrès réalisés par rapport aux objectifs ?
                              Rapport coût efficacité
                              • Le temps et les ressources consacrés sont-ils proportionnés à la pertinence et à l’utilisation du rapport ?

                              Des rapports solides peuvent contribuer aux relations de l’OIM avec les donateurs, renforcer le soutien de ces derniers et faciliter le suivi d’un projet. Des rapports insatisfaisants peuvent être révélateurs d’un manque de mécanismes de responsabilité et de transparence, ce qui risque de porter préjudice aux relations avec un donateur ou d’autres parties prenantes.Pour des exemples de conséquences, voir le Module 5 du Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement).

                              La planification de rapports efficaces peut permettre d’identifier les besoins spécifiques en matière d’établissement de rapports ainsi que les besoins d’information du public cible dès le début du processus. L’information peut également viser un objectif particulier, tel que la planification stratégique, l’exécution continue du projet, la conformité avec les exigences des donateurs, l’évaluation ou l’apprentissage organisationnel. Des rapports axés sur l’utilisation qui sera faite des informations qu’ils renferment parce qu’elles répondent à des besoins, permettent d’optimiser l’utilisation des constatations des rapports et d’éviter l’établissement de rapports inutiles.

                              CONSEIL

                              Au cours de la phase de préparation de rapports, il est utile de savoir qui recevra quelle information, sous quel format et à quelle fréquence, et qui préparera et fournira l’information.

                                Établissement d’un rapport descriptif aux donateurs

                                L’administrateur de projet est responsable de la rédaction, de la préparation et de la coordination en temps utile des rapports aux donateursModule 5 du Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement).. Au sein de l’OIM, il existe deux grands types de rapports aux donateurs en fonction de la périodicité : les rapports intérimaires et les rapports finals. Le Module 5 du Manuel des projets de l’OIM énonce en détails les étapes nécessaires à la rédaction et à la préparation d’un rapport descriptif aux donateurs.Voir le Module 5 du Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement).Ces étapes sont résumées ci-dessous :

                                • Examen des documents relatifs au projet (y compris les documents initiaux et les éventuelles révisions ultérieures), afin de s’assurer que le rapport renferme les informations les plus actuelles, notamment la version la plus récente de la matrice des résultats convenue, et qu’il soit conforme aux exigences en matière de rapports et aux délais fixés.
                                • Examen des rapports intérimaires précédents, afin de garantir la cohérence des informations fournies et de faire le point sur les difficultés évoquées dans des rapports antérieurs.
                                • Examen de l’accord conclu avec le donateur et de toute modification qui lui aura été apportée, afin de confirmer les principales exigences en matière de rapports stipulées dans l’accord, en particulier la périodicité, la structure de présentation des rapports et la langue dans laquelle le rapport doit être rédigé. Si ces éléments ne figurent pas dans l’accord, le Manuel des projets de l’OIM fournit des instructions additionnelles quant à la façon de procéder à la page 261.
                                CONSEIL

                                Lors de l’examen des documents relatifs au projet, veillez à faire également référence à la matrice des résultats et à toute théorie du changement correspondante, au cadre de suivi des résultats ainsi qu’au plan de suivi et d’évaluation pour les contributions essentielles (si celui-ci a été élaboré). S’il existe un plan pour l’établissement des rapports, référez-vous aux calendriers et aux structures de présentation des rapports déjà établis. L’énoncé exact de l’objectif, des résultats attendus (effets directs et produits), ainsi que des indicateurs, des bases de référence et des cibles définies dans la matrice des résultats doit figurer dans la partie descriptive du rapport afin de mettre l’accent sur la présentation des résultats. Un examen minutieux de ces documents facilite en outre l’identification des résultats inattendus, qui doivent également figurer dans les rapports.

                                Modèle de rapport de l’OIM - section II (Progrès accomplis en vue de l’obtention des effets directs et des produits)Ibid., p. 364.

                                La section II du modèle de rapport décrit les résultats obtenus (effets directs et produits) ainsi que les activités connexes mises en œuvre pendant la période considérée. Si un suivi régulier a été effectué, les informations relatives aux résultats, tels que les effets directs et les produits, peuvent être tirées des rapports de suivi, de la matrice des résultats et/ou du cadre de suivi des résultats. Les progrès accomplis en vue de l’intégration des thèmes transversaux doivent également être mentionnés dans cette section du rapport.Des questions clés relatives à l’intégration des thèmes transversaux dans les rapports aux donateurs figurent a l’annexe du chapitre 5 des Lignes directrices de l’OIM relatives au suivi et à l’évaluation..

                                Modèle de rapport de l’OIM - section III (Progrès accomplis par rapport aux indicateurs de la Matrice des résultats)Module 5 duManuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement)

                                La troisième section du modèle de rapport se concentre sur la présentation des progrès accomplis par rapport aux indicateurs de la matrice des résultats et fournit des informations détaillées sur la façon dont il faut compléter chaque cellule.

                                Matrice des résultats figurant dans le modèle de rapport de l’OIM

                                Résultats Indicateurs Base de référence Cible Progrès accomplis durant la période considérée Progrès globaux du projet
                                Objectif Insérez l’objectif tel qu’il apparaît dans le descriptif du projet. Insérez l’indicateur tel qu’il est défini dans la matrice des résultats. Insérez les données de référence correspondant à l’objectif. Insérez la cible associée à l’objectif, telle qu’elle apparaît dans le descriptif de projet et la matrice des résultats. Indiquez les progrès accomplis au cours de la période actuellement considérée qui contribuent à la réalisation de l’objectif, tels que mesurés par l’indicateur associé à l’objectif par rapport à la cible définie.

                                Indiquez les progrès accomplis depuis le début du projet jusqu’à la période actuellement considérée, tels que mesurés en comparant la base de référence à la cible de l’indicateur associé à l’objectif.

                                Aucune information ne sera inscrite dans cette colonne pour le premier rapport.

                                Effet direct 1 Insérez l’effet direct (le premier) cité dans le descriptif de projet. Insérez les indicateurs correspondant à l’effet direct 1 définis dans la matrice des résultats. Veillez à ajouter tout nouvel indicateur établi ultérieurement. Insérez les données de référence se rapportant à l’effet direct 1. Insérez la cible associée à l’effet direct 1, telle qu’elle apparaît dans le descriptif de projet et la matrice des résultats. Faites état des progrès accomplis au cours de la période actuellement considérée qui influent sur l’obtention de l’effet direct, tels que mesurés par l’indicateur associé à l’effet direct par rapport à la cible définie.

                                Indiquez les progrès globaux accomplis depuis le début du projet jusqu’à la période actuellement considérée, tels que mesurés en comparant la base de référence à la cible de l’indicateur associé à l’effet direct.

                                Aucune information ne sera inscrite dans cette colonne pour le premier rapport.

                                Produit 1.1 Insérez le (premier) produit mentionné dans le descriptif de projet. Insérez les indicateurs correspondant au produit 1.1 tels qu’ils apparaissent dans la matrice des résultats. Veillez à ajouter tout nouvel indicateur établi ultérieurement. Insérez les données de référence correspondant au produit 1.1. Insérez la cible associée au produit 1.1, telle qu’elle apparaît dans le descriptive de projet et la matrice des résultats.

                                Indiquez les progrès accomplis en vue de l’obtention du produit au cours de la période actuellement considérée, tels que mesurés par l’indicateur associé au produit par rapport à la cible définie.

                                Exemple de projet d’une durée de 12 mois : Dans le premier rapport intérimaire (janv. – mars) : 500 agents frontaliers, ventilés par sexe, formés à l’identification des documents de voyage falsifiés

                                Dans le rapport final (oct. – déc.) : 350 agents frontaliers, ventilés par sexe, formés à l’identification des documents de voyage falsifiés.

                                Indiquez les progrès globaux accomplis depuis le début du projet jusqu’a la période actuellement considérée, tels que mesurés en comparant la base de référence à la cible de l’indicateur associé au produit.

                                Exemple de projet d’une durée de 12 mois : Dans le premier rapport intérimaire (janv.- mars) : Aucune information ne sera inscrite dans cette colonne pour le premier rapport intérimaire.

                                Activités
                                Énumérez les activités menées pendant la période considérée en vue de l’obtention du produit 1.1, sur la base des activités initiales figurant dans le cadre de résultats.

                                Les progrès accomplis en vue de l’obtention de l’objectif, des effets directs et des produits sont présentés de manière concise dans la colonne « Progrès accomplis durant la période considérée », tandis que ceux accomplis en vue de l’obtention des résultats pour toute la durée de l’intervention, sont présentés dans la colonne « Progrès globaux du projet ». Une matrice des résultats bien conçue, et un cadre de suivi des résultats connexe où figurent des indicateurs et des sources de données détaillés permettent d’indiquer comment le suivi des données peut être effectué pour chaque niveau de résultats – produits, effets directs et objectif. Après l’étape présentée ci-dessus, les données issues des résultats du suivi sont enregistrées et présentées dans la colonne « Progrès » du cadre de suivi des résultats et, lors de l’établissement des rapports, dans la colonne « Progrès accomplis durant la période considérée » pour chaque niveau de résultats (produits, effet directs ou objectif – voir supra). Au fur et à mesure de la mise en œuvre, les rapports de suivi et les progrès indiqués au fil du temps dans le cadre de suivi des résultats montreront comment les progrès accomplis au regard des indicateurs conduisent progressivement à des résultats généraux à différents niveaux qui permettront d’éclairer l’établissement des rapports.

                                Modèle de rapport de l’OIM – section IV (Difficultés rencontrées et mesures prises)Module 5 du Manuel des projets de l’OIM (lien interne uniquement).

                                Cette section du modèle de rapport est une partie importante de la présentation des résultats, car c’est là qu’il est possible d’expliquer comment les résultats ont été influencés par des conséquences inattendues au cours de la mise en œuvre. Elle décrit et analyse les difficultés ou retards importants enregistrés pendant la mise en œuvre du projet et résume les mesures correctives déjà prises ou planifiées pour remédier à la situation. Cette section doit également comprendre une analyse des incidences de toute hypothèse figurant dans la matrice des résultats qui ne s’est pas vérifiée, ou de tout risque qui s’est concrétisé pendant la période considérée. L’incidence des hypothèses qui ne se sont pas vérifiées ou des risques qui se sont concrétisés sur l’obtention de résultats spécifiques ainsi que l’impact de la mise en œuvre du projet dans son ensemble, doivent faire l’objet d’un suivi régulier pour limiter les impacts négatifs potentiels. Le suivi peut également contribuer à déterminer si le problème échappait au contrôle de l’OIM, comme dans le cas d’un évènement politique ou d’une catastrophe naturelle. Si le problème était dû à une erreur ou à une négligence lors de la conception du projet ou au fait que les mesures d’atténuation contenues dans le plan de gestion des risques étaient insuffisantes, cela doit également être mentionné. Enfin, il est important de décrire les mesures ou les plans de traitement mis en place ou planifiés pour remédier à la situation et d’expliquer comment le suivi sera réalisé. Un tableau est donné dans le modèle de rapport pour aider les utilisateurs à associer chaque difficulté aux mesures prises pour y remédier.Ibid.Il est également important de faire état de ces problèmes dans les rapports à des fins d’évaluations futures. C’est également le moment d’actualiser le plan de gestion des risques si nécessaire.

                                Modèle de rapport de l’OIM – section V (Conclusion)Ibid.

                                Cette section doit présenter un bref résumé des résultats clés obtenus au cours de la période considérée et esquisser les prochaines étapes de la mise en œuvre du projet. Dans le cas d’un rapport intérimaire, rappelez succinctement toute difficulté importante ou persistante escomptée au cours de la période suivante. Il peut être utile d’indiquer comment les futures activités clés devront déboucher sur de nouveaux résultats. Dans le cas des rapports finals, toutes les bonnes pratiques et/ou les enseignements tirés pendant la mise en œuvre doivent également être soulignés. Pour rendre compte des enseignements tirés, il est important d’identifier précisément les difficultés, ainsi que les mesures correctives qui ont permis d’obtenir des résultats positifs lors d’activités ultérieures. S’il en existe, des registres des enseignements tirés peuvent être utiles pour compléter cette section du rapport. Les évaluations peuvent également contribuer au processus visant à tirer des enseignements et venir compléter le rapport final.

                                  Établissement de rapports et apprentissage

                                  Comme indiqué plus haut, des rapports fondés sur les constatations et les données issues du suivi et de l’évaluation peuvent contribuer à l’apprentissage institutionnel et aider à améliorer la qualité globale des interventions. L’apprentissage par l’évaluation est développé au chapitre 5 des Lignes directrices de l’OIM relatives au suivi et à l’évaluation. Pour sa part, la présente section s’intéresse au lien existant entre l’établissement de rappors et l’apprentissage, en portat une attention particulière aux rapports fondés sur les constatations et les données issues des activités de suivi et d’évaluation.

                                  Des rapports axés sur les résultats sont essentiels à la prise de décisions et à la planification durant la phase de mise en œuvre d’une intervention, car ils peuvent fournir les informations nécessaires à des prises de décision fondées sur des éléments factuels. Les constatations et données issues des activités de suivi et d’évaluation contribuent de façon essentielle à la gestion du projet et éclairent les prises de décision. Par ailleurs, une réflexion sur les constatations générées par le processus de suivi et d’évaluation permet de tirer des enseignements des activités menées au jour le jour. Ces enseignements, pour leur part, permettent d’améliorer la qualité des activités actuelles et futures, ainsi que celle des programmes futurs.

                                  L’établissement des rapports, la réflexion et l’apprentissage doivent intervenir tout au long du cycle de vie de l’intervention. Si, lors de la phase de conceptualisation, les constatations et les enseignements peuvent être repris d’évaluations antérieures, à la phase de mise en œuvre, le suivi et/ou l’évaluation à mi-parcours permettent d’obtenir des informations susceptibles d’éclairer les prises de décision visant à améliorer les performances et l’impact et de contribuer à l’apprentissage. Enfin, lors de la phase de finalisation, le personnel de projet/programme peut réfléchir à l’intervention pour se préparer à l’établissement des rapports aux donateurs, et la conduite d’une évaluation facilitera la collecte d’enseignements tirés de haut niveau.

                                  RESSOURCES

                                  Ressources de l’OIM

                                  2017a Module 5. In: Manuel des projets de l'OIM. Deuxième édition. Genève (lien interne uniquement).

                                  Autres ressources

                                  Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR)

                                  2011 Guide pour le suivi et l’évaluation de projets/programmes (en anglais). Genève.

                                  Kusek, J.Z. et R. Rist

                                  2004 Ten Steps to Monitoring and Evaluation System: A Handbook for Development Practitioners. Banque mondiale, Washington, D.C.

                                  UNICEF

                                  2017 Guide de la gestion axée sur les résultats : mobilisons-nous pour les enfants. New York.